La part d'humanité est-elle plus grande chez les perroquets que chez les autres oiseaux ?
En 1966, Levi Strauss s'est demandé pourquoi les humains accordaient davantage d'importance aux perroquets qu'aux poulets.
Tout d'abord, il a constaté que les premiers portaient plus souvent un nom humain que les seconds. Il en a rapidement déduit que cette proximité était dûe à certains comportements semblables à ceux des humains. En effet, les psittacidés construisent un nid comme nous bâtissons des maisons. Ils nourrissent leurs petits et tissent des liens sociaux très forts, comme nous le faisons. Ils tiennent leur nourriture dans leur patte comme la nôtre est tenue dans nos mains. Ils savent employer un outil. Ils peuvent aussi communiquer vocalement entre eux en utilisant un langage complexe, quitte à en apprendre un nouveau pour faciliter la communication.
En fait, il est peu à peu apparu très clair qu'un autre facteur expliquait cette attention. Les animaux vivant à l'intérieur de nos maisons revêtaient à nos yeux un intérêt particulier, et plus encore ceux pouvant y évoluer librement. Les animaux tenus en cage sont généralement mis à l'écart de la vie de la famille. Ainsi,il a été possible d'affirmer que les grands perroquets, perruches, calopsittes et inséparables faisaient partie du groupe des privilégiés vivant à l'intérieur, tandis que poules, canards, colombes, oies, paons et pigeons faisaient partie du harem du bas, puisqu'il semblait normal de les faire vivre au-dehors.
Une étude plus poussée a permis de démontrer que 34 % des oiseaux vivant dans une maison portaient un nom humain, contre 25 % chez les autres. Levi Strauss en a conclu que les humains faisaient plus naturellement preuve d'anthropomorphisme envers les animaux vivant chez eux qu'avec ceux vivant dans leur jardin. Mais partagez-vous ce point de vue ? Donnez votre avis dans le sondage ci-dessus.
Source : "Parrots are “more human” than chickens" (Ernest L. Abel)