Education des perroquets : pourquoi choisir le renforcement positif ?

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angelk
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Education des perroquets : pourquoi choisir le renforcement positif ?

Messagepar angelk » 10 Avr 2011, 10:48

Education des perroquets : pourquoi choisir le renforcement positif ?

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Lorsque nous interagissons avec notre perroquet, nous interférons sans le savoir avec son comportement. L'effet peut être jugé positif, s'il aboutit à quelque chose d'acceptable pour le maître, ou négatif, dans le cas contraire. Parfois nous agissons intentionnellement, parfois ce n'est pas le cas, mais il y a toujours une ou des conséquences à cette interaction.

Pour y voir plus clair, il faut comprendre le processus comportemental de l'oiseau. A défaut, les problèmes rencontrés risquent de se répéter. Il ne faut pas faire d'anthropomorphisme, ce qui est la première erreur commise par les détenteurs de psittacidés. En effet, un perroquet ne réagit pas comme nous. Il n'est ni "méchant", ni "gentil". C'est avant tout une proie, qui réagit en estimant le danger ou les bienfaits apportés par une situation donnée. Il faut donc être capable d'interpréter ses instincts et son comportement naturel d'oiseau pour le comprendre. C'est une créature grégaire, qui aime avant tout se faire plaisir et être l'objet de toutes les attentions. Cet animal ne peut anticiper les conséquences d'une action jusqu'à les avoir expérimentées. Mais si celles-ci sont positives pour lui, il recommencera probablement ce qu'il a fait. Si les conséquences sont négatives ou sans effet, en revanche, il se comportera sans doute autrement par la suite. La plupart du temps, son instinct le guide, ce qui doit dans la nature lui permettre de se nourrir, se reproduire et survivre. Cela l'influence aussi en captivité. Mais alors certains comportements sont plus tolérables que d'autres pour l'humain, mettant l'animal face à des contraintes inhabituelles, voire contre-nature. Or, à l'état sauvage, personne ne lui impose quoi que ce soit. La vie d'oiseau de compagnie va donc nécessiter des adaptations.

Certains comportements aviaires ne tiennent pas de l'instinct mais de l'apprentissage, aussi pouvons-nous agir sur eux. Certaines personnes tendent à vouloir appliquer les méthodes de dressage canin, basées sur un rapport de dominance, ce qui ne convient pas du tout. Un perroquert dominé sera soit introverti, soit hyper-agressif, en fonction de son tempérament. Dans les deux cas, il ne sera pas heureux et équilibré ainsi.

En fait, la méthode la plus efficace porte un nom : le renforcement positif. C'est la même technique que celle employée avec les chats. Elle consiste à encourager l'apprentissage des comportements souhaités en récompensant "l'élève" par une friandise. La dominance n'a pas sa place ici. C'est en réalité beaucoup pls difficile qu'il n'y paraît. Il ne suffit pas de donner une friandise à un psittacidé lorsqu'il fait quelque chose de bien pour que cela devienne une habitude chez lui. En fait, le renforcement positif tend à augmenter la probabilité qu'une action particulière se produise à nouveau. Les récompenses (nourriture, caresse, confort, compliments, etc.) sont l'un des outils permettant d'atteindre le but fixé.
Il faut tout d'abord identifier ce qui motive une action donnée. En effet, un psittacidé vise toujours à obtenir une satisfaction ou éviter la douleur. Il faut alors se demander quelle est la motivation et comment l'appliquer au comportement sauvage. Cela est valable même pour un sujet né en captivité.

A l'inverse, le renforcement négatif est aussi largement utilisé par certains détenteurs et comportementalistes aviaires. Il s'agit de pousser l'oiseau à avoir un certain comportement en lui imposant quelque chose de désagréable. Il est à ce propos un exemple révélateur, celui de la propriétaire d'un cacatoès. Pour apprendre à ce dernier à déployer ses ailes à la façon d'un aigle, cette dame lui répétait le mot "bisou" en appuyant son visage contre le bec de son compagnon à plumes, jusqu'au jour où il a régi en lui piquant sévèrement la lèvre. Dès lors elle a cessé de le harceler. Elle le tenait aussi sur son poing qu'elle retournait vers l'arrière pour lui faire ouvrir les ailes lorsqu'il tentait de maintenir son équilibre. En réalité, elle utilisait le renforcement négatif pour éduquer son bel oiseau blanc. Ce dernier avait ainsi appris que le seul moyen d'interrompre ce manège désagréable était de faire un bisou à sa maîtresse. De même, il avait compris qu'ouvrir ses ailes faisait cesser le mouvement de rotation de la main. Il est certain qu'à force de poursuivre un oiseau autour de sa cage il va par épuisement finir par accepter notre main comme perchoir. Certains vont jusqu'à frapper leur compagnon lorsqu'il mord. Cela fonctionne diront-ils, alors pourquoi faire autrement ?

Il faut pour cela comprendre la différence entre les deux types de renforcements possibles. En réalité, le perroquet renforcé négativement ne va interagir avec son humain que pour échapper aux situations désagréables auxquelles il l'expose. Au contraire, celui éduqué avec la méthode positive sera impatient de partager des moments avec son maître et des occasions d'être félicité et récompensé. Mais dans ce cas, lorsque l'on répond par un "non" ou un "tais-toi" ferme au cri désagréable d'un psittacidé, peut-on parler de renforçateur négatif ? Que faut-il faire si cette réponse semble encourager l'animal ? A l'état sauvage, son espèce se réunit en colonies bruyantes, aussi est-on peut-être inconsciemment en train de renforcer positivement ce cri au lieu de faire passer le message de l'interrompre.
La répression est peu efficace, car elle a lieu après l'action, empêchant le psittacidé de se soustraire au châtiment. Elle n'est donc pas directement associée à une action précise. Si en entrant dans la pièce vous constatez que votre perroquet à détruit un objet qui vous est cher, le houspiller et le rentrer dans sa cage en le couvrant ne lui permettra sans doute pas d'établir le rapport avec cet acte odieux à vos yeux qu'il a perpétré plusieurs dizaines de minutes plus tôt. Il n'a aucun moyen de cesser sa bêtise, puisque c'est déjà fait depuis longtemps et ne peut donc pas mesurer la conséquence de son acte.

La punition a donc extrêmement peu de chances d'agir sur le comportement indésirable. Dans le travail effectué avec un animal, la punition devrait toujours être évitée. Comprendre cela est la clé de tout, car ce n'est qu'en sachant identifier la motivation de votre "bête à plumes" et comment utiliser correctement le renforcement positif que vous obtiendrez des résultats. Intégrer ce concept vous permettra d'être plus sensible à ce que votre oiseau attend et vous donnera aussi la motivation nécessaire pour régler ses problèmes de comportement sans contrainte.

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Source : http://www.realmacaw.com/
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Re: Education des perroquets : pourquoi choisir le renforcement positif ?

Messagepar la_lou » 10 Avr 2011, 12:07

Comme d'habitude cet article est super intéressant, je l'ai d'ailleurs mis dans mon marque page, merci Angelk :top:
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