Santé : le stress chez le lapin de compagnie (causes, symptômes, solutions)
Le lapin est avant tout un animal proie, ce qui le rend plus sensible au moindre changement soudain dans son environnement. Dans la nature, c'est une question de survie pour lui. Mais en captivité, la fuite lui est souvent impossible, et il en résulte alors un stress intense dont les conséquences peuvent être graves.
Dans les cas les plus sérieux, l'animal donne l'impression d'être en transes, c'est une illusion de mort. Pourtant, en dépit de son apparente décontraction, son rythme cardiaque s'accélère considérablement, et il est non seulement parfaitement réveillé et en pleine possession de ses moyens, mais tout aussi effrayé. Cette attitude pourrait lui permettre de duper un prédateur en d'autres lieux. Le croyant mort, ce dernier relâcherait sa garde, ce qui donnerait au lapin une chance de lui échapper, là où un mouvement augmenterait ses chances d'être dévoré d'emblée. Hélas auprès de nous, cela peut avoir l'effet inverse. Si nous voyons que notre compagnon est immobile et figé, nous allons avoir tendance à vouloir le manipuler pour savoir si tout va bien, ce qui aura pour seule incidence de le stresser encore davantage. Cela démontre que notre compagnon à grandes oreilles est encore largement incompris dans nos maisons.
Lorsqu'il a peur ou sent le danger, des substances chimiques appelées " neuro-transmetteurs " sont libérées par la glande pituitaire, située à la base du cerveau. Les glandes surrénales libèrent alors de l'épinéphrine ( ce que l'on nomme aussi l'adrénaline). Si le stress se prolonge, le corps libère des glucocorticoïdes. C'est l'adrénaline qui se charge d'accélérer le rythme cardiaque et la pression artérielle. Le flux sanguin alimente alors en priorité les muscles et organes vitaux nécessaires à la gestion de ce danger imminent. La respiration s'accélère, les pupilles se dilatent et le taux de sucre dans l'organisme explose. La peur cause également un blocage du transit intestinal. Toutes ces poussées d'hormones et réactions physiologiques augmentent la réactivité de l'animal pour fuir lorsqu'elles sont de courte durée. Mais lorsqu'elles se prolongent, les effets sont très nocifs. Les restrictions de l'apport sanguin causent alors des dysfonctionnements, une diarrhée importante est également possible. Les réserves d'énergie du foie s'épuisent, les tissus corporels sont affamés et le lapin peut mourir. Les lapins nourris exclusivement avec des granulés sont également souvent sujets alors à ce que l'on appelle le " syndrome de choc ". Ils entrent dans un état d'hypoglycémie après avoir été exposés à un gros stress.
Les manipulations d'un lapin doivent être faites correctement, et dans de bonnes conditions. Lorsqu'il se montre agressif, il faut commencer par déterminer les causes de son comportement avant de réagir. Il est ainsi possible de comprendre comment la peur l'affecte et employer la méthode appropriée pour ne pas l'effrayer davantage. De nombreux lapins sont malheureux uniquement parce-qu'ils sont incompris. Si l'on en croit Sean Wensley, chirurgien vétérinaire, cela concerne des centaines de milliers d'entre eux. Leurs besoins ne sont pas respectés uniquement parce-que leur maître les ignore.
Les clés de la vie d'un lapin heureux sont :
* un environnement approprié, incluant une cage spacieuse, à l'abri de l'agitation, dans un endroit calme, loin des enfants et des autres animaux de la maison
* un régime alimentaire correspondant à ses besoins, donc riche en fibres, ce qui implique du foin de bonne qualité un mélange de graines et granulés, un apport quotidien de légumes, fruits (en petite quantité) et de l'eau propre à disposition en permanence
* lui donner les moyens d'adopter un comportement normal (ronger, creuser, courir, sauter, se cacher, etc)
* le protéger contre la douleur, la souffrance et la maladie.
Enfin, le lapin semble également réagir favorablement aux odeurs familières. Par conséquent, en cas de peur intense, le placer dans son environnement normal et s'assurer qu'il mange et boive donne souvent de bons résultats. S'il se montre trop calme, apathique ou affaibli, consultez immédiatement votre vétérinaire. Si tous les maîtres de lagomorphes se reposaient sur ces bases, bon nombre de ces derniers mèneraient la vie rêvée de leur homologues sauvages. Aimer un lapin ne suffit hélas pas à faire son bonheur.
Sources :
http://www.pdsa.org.uk/
http://www.houserabbitga.com/