Comportement : le comportement de nidification des Inséparables est-il inné ou acquis ?comportements-nidification-inné-acquis-reproduction-nidification-inséparables-roseicollis-agapornis-fischeri-perroquets-psittacidés-oiseaux-animal-animaux-compagnie-animogen-1.jpg
Les scientifiques se sont longtemps demandé dans quelle mesure le comportement des perroquets était génétiquement programmé, ou assimilé par le biais de l'apprentissage. Mais il y a un peu plus de cinquante ans de cela, un ornithologue et éleveur a conduit un certain nombre d'expériences avec des [url]Inséparables[/url]. Il a pu établir que chez cette espèce au moins, le facteur génétique intervenait très largement, notamment lors de la construction du nid.
Cet homme s'appelait William Dilger. Il enseignait l'ornithologie à l'Université de Cornell. Au cours de ses travaux, il a recherché des informations complémentaires au sujet de l'évolution de l'élevage et des comportements sociaux, notamment en essayant d'identifier ceux qui étaient innés ou acquis. L'espèce qu'il a choisi d'observer, les inséparables, étaient déjà connus pour les régurgitations qu'ils échangeaient avec leur partenaire après avoir subi une séparation ou un stress. Ce transfert de nourriture, apparenté visuellement à un baiser chez les humains, leur a valu leur nom. Au cours de leur étude, Dilger s'est aperçu que d'une variété à l'autre, les méthodes utilisées pour transporter les matériaux de nidification différaient. Les Inséparables de Ficher (Agapornis Ficheri) découpaient de fines lamelles d'écorce avec leur bec, tandis que les
face de pêche (Agapornis roseicollis) les logeaient en grandes quantités sous leurs plumes au niveau du croupion avant de les acheminer jusqu'à leur nid. Le fait que la façon de procéder de ces derniers soit plus complexe a conduit le chercheur à penser que que leur existence était antérieure.
Pour vérifier quelle était l'origine de ces comportements (génétique ou acquise), Le Professeur a
hybridé ces deux variétés en les mariant. Les sujets obtenus étaient stériles, mais adoptaient un comportement intermédiaire concernant la réalisation du nid, avec une certaine confusion. En effet, les petits découpaient au départ des bandes de papier puis tentaient de les loger sous leurs plumes, mais ne parvenaient pas à s'envoler avec pour les rapporter jusqu'au nid. Cela n'avait pas de rapport avec leur
intelligence. Au bout de trois ans, ils avaient finalement adopté la méthode des Inséparables de Fischer, transportant les morceaux dans leur bec, tout en continuant à les mâchouiller au préalable, comme les face de pêche. Ils avaient choisi le plus simple moyen pour eux d'arriver à leurs fins.
Ainsi, en admettant que de tels oiseaux aient pu se reproduire dans la réalité, ils n'auraient eu aucune chance de survivre dans la nature, voire en captivité. Il leur aurait fallu bien trop de temps pour apprendre à passer outre le comportement génétiquement programmé et s'adapter en évoluant. Les sujets étudiés étant quant à eux stériles, Dilger n'a pu déterminer si leur comportement résultait d'un ou plusieurs gènes. Mais il est tout de même parvenu à poser les limites du comportement évolutif chez les Inséparables. Si ces observations s'appliquaient à d'autres espèces hybrides, cela apporterait sans doute un argument de poids quant aux dérives à éviter.
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Source :
http://scienceblogs.com/
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