Le picage chez le gris du Gabon (témoignage et photos)gris-du-gabon-perroquets-picage-plumes-psittacidés-oiseaux-chloé-animogen-0013.jpg
Alors que je farfouillais dans mes photos, je suis tombée par hasard sur les photos de ma grise du Gabon, Chloé, peu de temps après son arrivée. Il s'agissait d'un sauvetage. La SPA, à qui j'avais laissé mes coordonnées, m'avait mise en contact avec une dame désireuse de se séparer de son perroquet. Dépressive depuis de longs mois suite à une séparation difficile, elle délaissait son oiseau et souhaitait le faire adopter par une personne qui le garderait et en prendrait soin.
A l'époque, je n'avais qu'une expérience très limitée concernant les oiseaux parleurs : une calopsitte envolée et deux mainates morts d'une intoxication à l'eau de ville quelques années auparavant. Il faut dire que les forums étaient alors moins répandus de même que les ouvrages disponibles en France sur le sujet.
Je me suis donc rendue chez cette personne, pour y découvrir Chloé, grise du Gabon. En vérité, l'oiseau que j'ai eu alors sous les yeux n'avait plus grand chose d'un perroquet gris d'Afrique.
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Cette photo date de plus d'un mois après son arrivée. Imaginez seulement que les plumes commençaient déjà à repousser, malgré leur état choquant.
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De maison en maison, elle avait souvent changé d'humain, et sa confiance avait de quoi être altérée. Elle tentait de rejeter les mains que je lui offrais pour la cajoler, préférant l'agression pour se protéger. Sa seule arme et son seul bouclier contre la trahison de ses maîtres passés restaient la douleur qu'elle pouvait s'infliger et infliger à l'humain (moi en l'occurrence) qui tentait de franchir les remparts de sa forteresse.
A force de temps, d'attention, de distractions et d'obstination, son état s'est peu à peu amélioré. Le picage a peu à peu laissé la place au lissage. La souffrance au plaisir. La solitude au partage. Au fil des jours, elle semblait trouver ses marques, s'épanouir, participer à notre vie quotidienne comme si elle en avait toujours fait partie. Pourtant la vie n'avait pas été facile pour elle.
Aussi, aujourd'hui, en retrouvant ces images oubliées, je voulais vous faire partager non pas l'histoire de Chloé, mais le début du reste sa vie. A travers elle apparaît l'espoir qu'un oiseau ayant vécu de mauvaises expériences auprès de nos semblables peut cesser de s'auto-mutiler et reprendre goût à la vie. Elle a bien essayé de se piquer à nouveau quelques fois, mais je veille désormais sur elle et ne laisserai plus rien ni personne la blesser, émotionnellement ou physiquement.
Nous avons tous un grand rôle à jouer dans le bien-être de nos oiseaux. En acceptant de les accueillir nous nous engageons implicitement à être les garants de leur bonheur. En leur apprenant à aimer la vie, nous leur réapprenons à s'aimer eux-mêmes, comme l'a fait la petite Chloé.
La photo ci-dessous a été prise hier soir. Je ne pense pas trop m'avancer en affirmant qu'aujourd'hui ma grise du Gabon a tourné la page du picage répété. Quelques plumes abîmées tombées sur le sol sont parfois laissées comme un message de détresse. Soyez sensible à cet appel.
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Source : angelk