L'origine des phobies chez les perroquetscomportement-phobies-perroquets-oiseaux-peurs-psittacidés-cacatoès-gris-gabon-amazone-front-bleu.jpg
La
phobie est la névrose la plus fréquemment observée chez les perroquets vivant en captivité. C'est également l'affection qui provoque chez eux les plus gros dégâts sur le plan psychologique. En effet, il arrive que certains oiseaux répondent tout à coup par une peur irraisonnée à leur propriétaire alors qu'ils n'ont jamais subit aucun traitement violent auparavant. Le maître ne peut plus approcher son compagnon sans provoquer une réaction de panique qui nuit à leur relation. Il semble que ce phénomène devienne de plus en plus courant.
Un oiseau phobique a peur de tout, qu'il s'agisse d'un élément nouveau (personne, animal ou objet) introduit dans son environnement ou de ce qu'il connaît déjà. Il se comporte comme une proie, à l'image de ses homologues sauvages. Pour lui, la peur est un signal qu'il utilise comme un moyen de préserver sa vie. Il va donc se créer des limites imaginaires qui une fois franchies, donneront lieu à des attaques particulièrement virulentes. Hyper réactif, il jugera un simple regard comme une menace, et plus encore les mains humaines. Les perroquets anxieux ont en général peur de la nouveauté, bien qu'ils soient calmes s'ils sont manipulés par un humain en qui ils ont confiance. Dans ce cas, il ne s'agit pas de phobie, mais de crainte ou de nervosité. En fait, il existe plusieurs niveaux de comportements dits "phobiques", mais la frontière entre peur et phobie reste assez floue pour les sujets qui se situent au milieu. Selon J. Doss, "les oiseaux agressifs ne sont pas phobiques". Si cela dépend de la réponse donnée par l'animal à un même stimulus, cela signifie que les oiseaux insécures qui se sentent en danger ont deux options : peur ou phobie. Le "choix" dépend alors de la personnalité du psittacidé. Il faut donc être prudent dans le diagnostic.
Certaines espèces semblent plus sensibles à la phobie que d'autres :
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Cacatoès rosalbin (Eolophus roseicapilla)- Cacatoès souffré (Cacatua sulphurea citrinocristata)
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perroquet de Meyer (Poicephalus meyeri meyeri) -
youyou du Sénégal (Poicephalus senegalus) - gris d'Afrique, en particulier le
gris du Gabon (Psittacus erithacus)-
grand Eclectus (Eclectus roratus)
Le seul Amazone appartenant à ce groupe est l'
Amazone (Amazona aestiva). Ce n'est pas un hasard, puisque toutes ces espèces ont également une prédisposition pour le picage en captivité.
De plus, ce mal touche en général des adolescents ou des adultes. Ils sont toutefois à distinguer des sujets du même âge qui testent les limites de leur humain.
De nombreuses hypothèses ont été avancées jusque là, sans pour autant avoir pu trouver confirmation auprès des scientifiques. Ainsi, il pourrait s'agir d'un déséquilibre nutritionnel (excès de protéines), chimique (de l'ordre de celui de la schizophrénie) et génétique. L'oiseau aurait alors des prédispositions qui seraient mises à jour par un stimulus donné. D'autre part, les chercheurs ont remarqué que le potentiel de comportement phobique pouvait croître chez les espèces les plus nerveuses (comme les gris d'Afrique) en exposant des juvéniles à un éclairage trop important. Par exemple, dans le contexte d'un éclairage au néon dans une animalerie, le potentiel phobique est plus important. Dès lors, il apparaît que les perroquets élevés en masse présentent un risque équivalent de souffrir des mêmes problèmes. En effet, ils sont souvent gavés puis sevrés brutalement, ce qui peut poser les bases de la méfiance vis à vis de nous. Il peut en aller de même lorsque des espèces sensibles ne sont pas socialisées suffisamment tôt, ou sont surprotégées par leur soigneur. C'est sans doute également le cas du fait d'acheteurs inexpérimentés. Voilà autant de facteurs pouvant dénaturer le lien qui aurait pu les unir à leur humain, sans compter des vecteurs de phobie plus évidents, tels que la violence physique(capture à l'état sauvage, contention dans une serviette éponge, etc.), psychologique (changements de maison répétés par exemple).
Ainsi, tout se jouerait entre la naissance et les premières années d'un perroquet. C'est pourquoi il nous appartient de sensibiliser l'opinion. Ne pas acheter un oiseau trop jeune ou non socialisé contribue à limiter ces risques. Mais encore faut-il trouver la source idéale, car bien souvent, les troubles phobiques apparaissent plus tard.
Source :
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