Messagepar Christine » 04 Juin 2012, 17:14
Bisou réfléchit longuement : s'il demandait à Justin de retirer la canette, il se sentirait soulagé, mais ne pourrait pas davantage rejoindre Krystal, puisque son aile était toujours cassée. S'il se décidait pour la guérison de son aile, il ne souffrirait plus et pourrait de nouveau voler ; mais comment retrouver Krystal alors qu'il est perdu dans la forêt ? Il choisit donc de demander à Justin de réaliser le troisième souhait, l'aider à retrouver son chemin et rejoindre au plus vite son ami. Le serpent magique s'exécuta aussitôt et, en un clin d'oeil, Bisou se retrouva aux abords de son nid. Mais en voulant se précipiter pour rassurer Krystal, il se prit dans une immense toile d'araignée et tous ses efforts pour se libérer ne réussirent qu'à l'emberlificoter complètement. Apeuré, endolori et affamé, Bisou ruminait d'amères pensées lorsque l'hôte de la toile vint lui rendre visite. Il se trouva face à une magnifique épeire diadème qui lui tint ce langage : "Je m'appelle Néfertiti et contrairement à ce que pensent la plupart des habitants de la forêt, les araignées ne sont pas vos ennemies. N'aie pas peur, je vais te débarrasser de ta canette." L'araignée s'approcha doucement de Bisou tout tremblant, et, à l'aide de ses crochets, poinçonna délicatement la canette et l'ouvrit en deux sur toute sa longueur. Libéré enfin d'un grand poids, notre Bisou s'aperçut que la toile de l'araignée formait un hamac extrêmement confortable. Néfertiti lui permit d'y rester pour s'y reposer et de manger tous les insectes qui se prendraient dedans, le temps de reprendre des forces. Puis, à l'aide de son fil tout doux, elle lui confectionna un bandage à la fois très souple et très résistant pour maintenir son aile le temps de la guérison. Emu et reconnaissant, notre hibou confia cependant à son hôte son désir de rassurer Krystal au plus vite. Néfertiti lui promit d'envoyer quérir son ami à la première lueur du crépuscule, et Bisou s'endormit tout heureux, sans cauchemars, dans son hamac soyeux.
"Comme un oiseau que stupéfie une ligne tracée devant lui sur le sol" Julien Gracq