Santé : l'usage de l'interferon dans le traitement de la PBFD chez les perroquets gris du Gabon
Le circovirus à l'origine de la PBFD (ou maladie du bec et des plumes), est fatal dans la plupart des cas. Il a été identifié en 1989. Il s'attaque aux cellules en pleine croissance à une grande vitesse, provoquant une dystrophie des plumes et une immunodépression sévère qui exposent l'organisme à toutes sortes d'agressions extérieures. Il n'existe pas de traitement connu à ce jour. Les seuls moyens de contrôle sont l'euthanasie des animaux contaminés et la désinfection du matériel et des installations en contact avec eux. La plupart des oiseaux adultes semblent parvenir à éliminer le virus, ce qui est rarement le cas des gris du Gabon.
Une fois infectés, ils décèdent rapidement des suites d'infections secondaires, ce qui atteste de leur incapacité à faire entrer en jeu leur système immunitaire. On observe souvent des inclusions dans le barsa de Fabricus. En 2001, 137 gris du Gabon ont été amenés en consultation à la clinique du Docteur Stanford avec la présence confirmée du virus de la PBFD. Tous sont décédés malgré le traitement sensé soutenir leur système immunitaire.
Les interferons sont un groupe de petites protéines et glycoprotéines cytokines naturellement produites par le système immunitaire. Ils sont générés suite à une infection naturelle ou une vaccination et et protègent le psittacidé des attaques biologiques en stoppant la production de cellules. Ils agissent comme des inhibiteurs de multiplication virale, accroissent l'activité des macrophages et lymphocytes T.
A l'origine, l'usage de l'interferon était limité car il était difficile d'en produire en quantité suffisante. Mais depuis 2004, les technologies de recombinaison d'ADN ont permis d'y parvenir, non seulement à moindre coût, mais sans difficulté majeure pour le synthétiser.
L'interferon peut provenir de deux sources, féline ou volaillère. La première a été produite vers 2001, pour guérir le parvovirus canin. Mais l'usage d'interferon et autres cytokines a également fait l'objet de recherches dans l'industrie aviaire, dans le but de limiter le nombre de vaccins et antibiotiques administrés, ce qui a plutôt bien fonctionné. Il est employé pour doper le système immunitaire.
Depuis, l'usage de l'interferon a été envisagé pour traiter l'infection par le circovirus. Il s'agit d'une solution injectable, dont le traitement est encore considéré comme expérimental, étant donné qu'aucun traitement ou vaccin efficace à 100 % n'a pu être mis au point à ce jour. Cependant, quelques cas de perroquets sauvés grâce à ce type de traitement ont été rapportés par les vétérinaires.
Il est cependant à noter qu'une étude à pu démontrer la production d'anticorps maternels agissant contre la PBFD lorsque l'on injecte le virus inactivé aux femelles. Celles-ci parviennent ainsi à prémunir provisoirement leurs petits. Il semble hélas que le virus ne pouvant pas être reproduit in vitro, il soit impossible de créer un virus inactivé pour ce genre de vaccin. Enfin, en 2007, des essais de traitement à base de champignons provenant d'huîtres (Pleutorus ostreatus) ont été pratiqués. Le relatif succès obtenu laisse penser aux chercheurs que le béta-glucan intervient dans le traitement de l'infection par le Circovirus aviaire. Les recherches suivent leur cours, mais la portée financière en vue étant faible, les moyens mis en oeuvre par les laboratoires le sont aussi.
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Sources :
http://www.jle.com/
http://veterinaryrecord.bmj.com/
http://www.gwexotics.com/
http://www.awrc.org.au/
http://www.jstor.org/