Les animaux de nos forêts : la sittelle torchepot (Sitta europaea)
En période automnale, la sittelle torchepot est en mouvement permanent dans son territoire pour se nourrir et constituer des réserve qu'elle trouve au hasard de ses nombreux déplacements. Les jeunes couples ne se privent pas de convoiter le territoire des plus anciens, ce qui entraîne de violents combats. Ces affrontements permettent de délimiter de nouveaux territoires, qui resteront établis ainsi jusqu'à la fin de l'hiver. La plupart des sittelles son sédentaires, mais certaines suivent la migration des mésanges, dans un voyage d'environ 400 kilomètres.
La sittelle a un régime insectivore, mais lorsque l'hiver arrive, elle devient par obligation granivore et se laisse porter vers certains jardins où les propriétaires ont laissé des graines destinées aux oiseaux. Elle recherche surtout les graines de conifères, érables, faines, chênes ou noisetiers. Pour casser les noisettes, elle procède de la même façon que pour les gros insectes qu'elle capture l'été. Elle la prend et la coince contre l'écorce d'un arbre, puis la martèle à grands coups de bec. Cela donne un indice de son passage quand on la recherche, car certaines coquilles de noix restent coincées dans l'écorce de l'arbre.
Dès la fin de l'hiver, elle commence dans des tours de chant qui sont au maximum de leur puissance, mais c'est aussi une nouvelle lutte qui commence pour agrandir son territoire. Ces longs chants sont entrecoupés de bagarres violentes; on voit alors deux oiseaux se rouler à même le sol, et celui qui prend le dessus donnera alors de puissants coups de bec. Le vainqueur gagnera le territoire de l'autre. Le mâle cherchera alors une cavité, avant d'appeler sa compagne depuis l'entrée, en faisant un va et viens intérieur et extérieur jusqu'à ce que madame décide de visiter son nouveau loft. Une fois cette dernière satisfaite de sa nouvelle demeure, tous deux nettoieront l'intérieur puis aménageront le nid pour recevoir les futurs oisillons. La parade nuptiale peut alors commencer. Madame saute sur une branche et commence à battre énergiquement des ailes en regardant le mâle qui se tient derrière elle. La femelle lui montre alors le brun roux de son ventre et chante à tue tête tandis que le mâle marche à coté en laissant pendre une aile. C'est à ce moment que l'accouplement a lieu. En avril ou en mai, la femelle pondra entre 6 et 8 oeufs, qu'elle couvera sans relâche. Le mâle nourrira la femelle durant l'incubation, qui durera quinze jours.
La sittelle torche pot porte bien son nom. En effet, la femelle trouve toujours l'entrée de son nid trop large, et entreprend toujours des travaux pour le rétrécir. Pendant que madame fait les travaux de maçonnerie, monsieur quant à lui chante, afin de bien marquer son territoire et le défendre. Pour effectuer ses travaux, la femelle amène dans son bec des boulettes de boue ou de terre argileuse, qu'elle étale soigneusement. Les travaux durent une quinzaine de jours. En fait, elle continuera jusqu'à ce que son corps touche la paroi quand elle entre dans l'ouverture. Les travaux qu'elle fait peuvent tenir des années, et elle sait que plus l'entrée est petite, mieux ses petits seront protégés des prédateurs qui rôdent. L'intérieur du nid est composé de copeaux, feuilles séchées et écorces de pin.
Les poussins grandissent lentement et restent à l'intérieur du nid pendant une durée d'un mois. Les deux adultes se relaient pour nourrir la nichée. La femelle reste auprès de ses petits la nuit, pour les réchauffer, pendant les quinze premiers jours. Dès la sortie du nid, les oisillons n'y retourneront plus. Dès le mois de juillet, le mâle s'appariera avec une autre femelle afin de commencer une nouvelle aventure et délimiter au plus vite un nouveau territoire. Les sittelles n'aiment pas la solitude.
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Sources :
boubou
" 40 animaux faciles à voir en forêt"