La clinique aviaire des faucons d'Abu Dhabi, un lieu d'exception dans les Emirats Arabes Unis

[angelk]

La clinique aviaire des faucons d'Abu Dhabi, un lieu d'exception dans les Emirats Arabes Unis

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Dans les Emirats arabes, la fauconnerie est une véritable institution. Une longue tradition de fauconniers a trouvé ses origines avec les bédouins. Ces derniers capturaient autrefois ces rapaces dans la nature. Ils vivaient dans le désert, aussi ce chasseur hors pair leur permettait-il de chasser l'outarde houbara pour se nourrir. Dans chaque campement, il n'y avait en général qu'un faucon. Le chef de clan partait à la chasse avec ce dernier et partageait ses prises avec l'ensemble des familles. De cet oiseau dépendait donc la survie de nombreux hommes. Cela explique la fascination mêlée de respect qui anime les fauconniers arabes.

De nos jours, la fauconnerie n'est plus indispensable, mais elle persiste. Les oiseaux ne sont plus prélevés dans la nature comme autrefois, mais élevés en captivité. Par ailleurs, la plupart sont hybridés. Posséder un faucon est devenu un signe extérieur de richesse. Son effigie se retrouve partout, sur les billets de banque, les timbres, les illustrations, etc. La valeur d'un sujet se mesure à ses talents de chasseur. Ils se monnaient entre 6000 et plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Pour encourager et protéger cette discipline réservée à des privilégiés, le gouvernement a mis en place des moyens financiers considérables. Ainsi, une clinique aviaire a vu le jour en 1983, sous l'égide du Cheikh bin Rashid al Maktoum. Tous les fauconniers des Emirats peuvent y faire prendre en charge sans aucun frai leur noble compagnon. Seuls les faucons y sont soignés et depuis 1999, elle est équipée d'un matériel de pointe, pour procurer les meilleurs soins possibles aux patients ailés. Un vétérinaire allemand nommé Margit Müller est en charge de la structure.

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Etonnament, c'est d'une femme qu'il s'agit, ce qui a rendu les débuts difficiles dans cet oasis dominé par les hommes. Mais les compétences alliées à l'adoption de son propre faucon, une superbe femelle, ont grandement facilité son intégration, dépassant la barrière de la culture et de la langue. A l'Abu Dhabi Falcon Hospital, toutes les analyses sont réalisées sur place, et le docteur Müller pratique de nombreuses interventions délicates, qu'il s'agisse de fractures, réparation de plumes de vol cassées, limage du bec ou des griffes, radiographies en tout genre.

Il s'agit hélas d'un lieu unique en son genre, les oiseaux ne suscitant pas un engouement suffisant dans le reste du monde pour générer un tel engagement des gouvernements pour leurs soins.

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Source* : 360°GEO, Abou Dhabi, au chevet des faucons

[enerik0812]

intéressant ! il faut dire qu'elle doit être super bien payée cette dame !
et quel plaisir pour un vétérinaire de travailler avec du matériel dernier cri...
par contre la vie là-bas ne doit pas être très enrichissante ou agréable, pour elle .

[angelk]

Je pense aussi que l'on a su la convaincre.
Elle utilise aussi de l'isoflurane pour les anesthésies, comme en France. Elle replace également de nouvelles plumes à la place de celles cassées qui empêche les oiseaux de voler. Elle a tout une palette de couleurs pour choisir la bonne correspondance, c'est saisissant.

[baguera]

c'est très intéressant cet article, merci Angelk et bravo à cette dame pour sa passion pour ces oiseaux :-)

[angelk]

Merci.
J'ai été très intéressée par le fait que les rectrices des rapaces soient remplacées pour ma part, car en ce qui concerne nos perroquets, on se contente d'attendre la repousse. D'autre part, lorsque les oiseaux sont posés, ce n'est pas sur un perchoir, mais sur une surface place recouverte d'un gazon synthétique. En fait, il semble que cela vise à masser le dessous de leurs pattes.

[Christine]

Merci, angelk, pour ton article. J'ai vu un reportage à la télé concernant cette dame et les faucons, c'est en effet très impressionnant. Elle est extrêmement dynamique et passionnée, et elle est très respectée par les fauconniers. Quant au remplacement des plumes abîmées, tu as raison, cela doit pouvoir s'appliquer aux perroquets: il me semble que Greg Glendell en parle dans un de ses livres.

[angelk]

Pourtant cela ne se pratique pas, j'ignore pourquoi.

[Christine]

Peut-être que, là-bas, il est inconcevable qu'un faucon reste sans voler. Chez nous, on coupe encore les plumes des ailes pour une finalité inverse!

[angelk]

Je n'ai trouvé aucune réponse à cette question. La seule explication que j'y vois, serait que les faucons sont nourris en chassant, et que pour chasser il leur faut voler, ce qui rend toutes leurs plumes de vol d'autant plus indispensables je pense.

[Maud]

Superbe article angelk
Il est bien dommage que l'on ne pratique pas ce genre d'intervention sur des perroquets mais à la lecture de cet article, je suis optimiste et cela viendra.
Il y aura surement un coût assez élevé mais s'il y a de la demande, il y aura de l'offre comme on dit.

[angelk]

C'est probable. Cela demande tout de même une sorte de banque de la plume pour remplacer celles qui font défaut à l'oiseau. Or, celles utilisées proviennent de mues, elles ne sont pas synthétiques. Donc si la chose se démocratisait pour les perroquets, il y aurait une travail énorme pour parvenir à réunir un grand d'exemplaires de toutes les espèces détenues en captivité. Pour ma part je serais parfaitement disposée à y contribuer, et je pense que solliciter les détenteurs, un peu comme on le fait pour les donneurs de sang, serait un bon moyen d'y parvenir.

[Maud]

Je serais partante aussi pour donner mes plumes
Il doit cependant falloir les garder dans des boites stériles et dans des conditions bien précises

[angelk]

Elles pourraient sans doute être stérilisées le moment venu, si nécessaire. D'autre part, d'après ce que j'ai vu, il n'était pas nécessaire de pratiquer la moindre incision pour procéder à cette intervention. C'est un peu comme un rajout dans nos cheveux. Le vétérinaire coupe le rachis de la plume cassée assez court, taille la nouvelle plume à la bonne longueur, puis l'enduit d'une sorte de colle contenant de la kératine. Le séchage est très rapide et l'oiseau conserve sa plume jusqu'à la repousse de la suivante. Il la retire alors naturellement lorsqu'elle tombe. Ce procédé ne fonctionne pas pour les plumes arrachées de ce fait.

[Maud]

C'est fabuleux qu'il n'y ait aucun rejet des sujets avec cette technique.

[angelk]

C'est impossible, car la nouvelle plume est insérée dans la partie creuse du rachis de l'ancienne, donc il n'y a aucune connection veineuse à toucher.