Comportement : les chevaux peuvent-ils reconnaître la voix et le visage de leur maître ?
Depuis une dizaine d'années, la recherche a démontré que de nombreuses espèces animales étaient en mesure d'identifier leurs semblables grâce aux sons qu'ils émettaient et à leur apparence. C'est le cas des chiens, des hamsters, des perroquets et des singes notamment. Cette faculté serait d'après les scientifiques le fondement même de tous leurs rapports sociaux, car il faut être capable de reconnaître les siens pour interagir avec eux.
En dépit de la conviction intime des maîtres que leurs compagnons équins possédaient bien l'aptitude à les reconnaître, les scientifiques ne sont parvenus à en apporter la preuve que récemment, plus exactement le 16 mai 2012. Ils ont désormais la certitude que les chevaux peuvent distinguer un humain d'un autre grâce aux sons qu'il émet et à son apparence, autrement dit sa voix et son visage. Cela signifie qu'ils peuvent associer l'aspect physique et sonore d'une espèce pour savoir qui elle est et s'ils l'on déjà rencontrée, mais aussi transposer cette compétence face à d'autres.
Les travaux qui ont permis cette analyse se sont déroulés de deux façons. Tout d'abord, on a placé deux personnes face à un cheval. L'une lui était inconnue, l'autre était son dresseur. Après un moment d'attente, un enregistrement de la voix du dresseur a été diffusé dans la pièce. A son écoute, le cheval a aussitôt tourné la tête vers le soigneur et l'a observé avec attention. Lorsque la voix de l'inconnu a été diffusée à son tour, il a hésité avant de tourner la tête vers lui, mais ne l'a fait que furtivement. Fait étonnant, les tests ont montré une plus grande réactivité lorsque les personnes dont la voix était diffusée était à droite. Cela indique peut-être une plus grande sensibilité auditive du côté droit. La seconde expérience a mis en présence un cheval et deux personnes qu'il connaissait. Le but était de savoir s'il pouvait distinguer clairement deux humains connus. La réponse a été affirmative.
Cette révélation permet non seulement de mieux cerner l'étendue des capacités des chevaux, mais aussi de repousser encore les limites connues de leur capacité de socialisation. Les scientifiques se demandent tout de même encore s'il ne s'agirait pas d'une aptitude développée du fait de la vie en captivité. Les chevaux sauvages en sont-ils églament capables ? Il reste encore à le démontrer.
Source : http://www.lefigaro.fr/