Les NAC sont-ils victimes de leur succès ?
Posté : 08 Nov 2010, 18:52
Les NAC sont-ils victimes de leur succès ?
Depuis quelques années, les nouveaux animaux de compagnie, ou NAC, connaissent un succès grandissant. Certains sont apprivoisés, d'autres pas, qu'ils s'agisse d'espèces protégées ou non. Cela génère un commerce parallèle illégal qui nuit à leur survie dans la nature et la transmission de maladies dites "zoonotiques" (= d'origine animale).
La France compte environ 60 millions d'animaux de compagnie. Les NAC ne représentent que 5% de ce chiffre. En 2006, cela portait à 3 millions le nombre de rongeurs et à 3,7 celui des oiseaux (en dépit de la baisse générée par les contrôles dus à la grippe aviaire). Les serpents détenus en captivité sont une moindre population, puisqu'ils n'étaient qu'1 million à cette époque. Ils ne demandent que peu de soins par rapport à un chien ou un chat, aussi les retrouve-t-on surtout en zone urbaine. D'autre part, une nouvel animal a fait son apparition : le singe magot. Celui-ci joue le rôle de substitut aux races de chiens dites dangereuses.
Le plus souvent les espèces concernées subissent un effet de mode qui les amène à être extraites de leur milieu naturel pour être placées dans des conditions de vie "artificielles" en captivité. Ne parlons même pas des détenteurs qui ne prennent pas la peine de se renseigner sur leurs besoins pour ensuite les accueillir dans des conditions précaires. Les moins scrupuleux vont parfois jusqu'à les relâcher dans la nature, au mépris de leurs chances de survie ou du caractère invasif qu'ils peuvent avoir à terme. Certes, des lois ont vu le jour pour protéger les espèces menacées par l'importation et en limiter la détention. Mais les additifs et remaniements se succèdent et nuisent à leur clarté.Le commerce d'animaux sauvages est énorme. L'Europe est le premier importateur mondial d'oiseaux et le second en ce qui concerne les reptiles. En France, c'est le troisième commerce après le trafic de stupéfiants, ce qui représente plusieurs dizaines de millions d'euros et touche 27000 espèces protégées. Nous sommes de grands "consommateurs" avérés d'animaux hors normes, aussi peut-on se demander dans quelle mesure cela n'encourage pas le commerce parallèle. En effet, la demande étant très forte dans notre pays, nous pourrions imaginer que la contrebande est largement sollicitée. Pourtant il n'en est rien. En effet, d'après les saisies réalisées par les douanes, il ne se situe qu'à la septième place. Les chiffres n'en demeurent pas moins alarmants, puisqu'ils croissent régulièrement. Il serait sans doute préférable de limiter nos prétentions aux espèces déjà commercialisées, sans chercher à en posséder de nouvelles, dont la rareté ne sert qu'à flatter notre égo sur-dimensionné. Cela aurait sans nul doute un impact non négligeable sur leur sauvegarde et contribuerait à limiter les bénéfices réalisés illégalement. Il appartient à chacun de se poser les bonnes questions dans ce domaine et de veiller à ne pas créer une demande qui nuit aux espèces animales que nous aimons tant.
Source :"Le Point vétérinaire", n°296
Depuis quelques années, les nouveaux animaux de compagnie, ou NAC, connaissent un succès grandissant. Certains sont apprivoisés, d'autres pas, qu'ils s'agisse d'espèces protégées ou non. Cela génère un commerce parallèle illégal qui nuit à leur survie dans la nature et la transmission de maladies dites "zoonotiques" (= d'origine animale).
La France compte environ 60 millions d'animaux de compagnie. Les NAC ne représentent que 5% de ce chiffre. En 2006, cela portait à 3 millions le nombre de rongeurs et à 3,7 celui des oiseaux (en dépit de la baisse générée par les contrôles dus à la grippe aviaire). Les serpents détenus en captivité sont une moindre population, puisqu'ils n'étaient qu'1 million à cette époque. Ils ne demandent que peu de soins par rapport à un chien ou un chat, aussi les retrouve-t-on surtout en zone urbaine. D'autre part, une nouvel animal a fait son apparition : le singe magot. Celui-ci joue le rôle de substitut aux races de chiens dites dangereuses.
Le plus souvent les espèces concernées subissent un effet de mode qui les amène à être extraites de leur milieu naturel pour être placées dans des conditions de vie "artificielles" en captivité. Ne parlons même pas des détenteurs qui ne prennent pas la peine de se renseigner sur leurs besoins pour ensuite les accueillir dans des conditions précaires. Les moins scrupuleux vont parfois jusqu'à les relâcher dans la nature, au mépris de leurs chances de survie ou du caractère invasif qu'ils peuvent avoir à terme. Certes, des lois ont vu le jour pour protéger les espèces menacées par l'importation et en limiter la détention. Mais les additifs et remaniements se succèdent et nuisent à leur clarté.Le commerce d'animaux sauvages est énorme. L'Europe est le premier importateur mondial d'oiseaux et le second en ce qui concerne les reptiles. En France, c'est le troisième commerce après le trafic de stupéfiants, ce qui représente plusieurs dizaines de millions d'euros et touche 27000 espèces protégées. Nous sommes de grands "consommateurs" avérés d'animaux hors normes, aussi peut-on se demander dans quelle mesure cela n'encourage pas le commerce parallèle. En effet, la demande étant très forte dans notre pays, nous pourrions imaginer que la contrebande est largement sollicitée. Pourtant il n'en est rien. En effet, d'après les saisies réalisées par les douanes, il ne se situe qu'à la septième place. Les chiffres n'en demeurent pas moins alarmants, puisqu'ils croissent régulièrement. Il serait sans doute préférable de limiter nos prétentions aux espèces déjà commercialisées, sans chercher à en posséder de nouvelles, dont la rareté ne sert qu'à flatter notre égo sur-dimensionné. Cela aurait sans nul doute un impact non négligeable sur leur sauvegarde et contribuerait à limiter les bénéfices réalisés illégalement. Il appartient à chacun de se poser les bonnes questions dans ce domaine et de veiller à ne pas créer une demande qui nuit aux espèces animales que nous aimons tant.
Source :"Le Point vétérinaire", n°296