Comportement : les rats font-ils preuve d'empathie ?
Les rats ont fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Le comportement fascinant de ces rongeurs aujourd'hui largement répandus parmi les nouveaux animaux de compagnie (NAC), ne cesse de nous surprendre. Les chercheurs de l'Université de Chicago ont quant à eux voulu déterminer si l'empathie intervenait dans le comportement d'entraide de ces animaux.
Plusieurs scénarios ont été présentés à des acteurs mâles à grandes dents observés. Le choix leur a tout d'abord été donné entre la possibilité de déguster une friandise attrayante et celle d'aider un congénère à s'évader. Les animaux ont en grande majorité privilégié la seconde option. Cela a demontré que le fait d'aider ce dernier constituait une récompense suffisante à leurs yeux.
Ils ont au préalable été placés par groupe de deux pendant deux semaines, puis transférés dans de nouvelles cages, l'un des deux compagnons étant retenu prisonnier et l'autre laissé libre d'évoluer dans le reste de la cage. L'animal libre pouvait voir et entendre celui qui était emprisonné. Il a montré des signes d'agitation dans la plupart des cas en voyant son comparse en difficulté. Parallèlement, il a fallu aux sujets libres entre trois et sept jours pour découvrir comment libérer les autres. Dès que cela a été assimilé, ils commençaient systématiquement par les libérer dès leur entrée dans la cage.
Les scientifiques sont alors allés plus loin encore, remplaçant les animaux captifs par des leurres en peluche. Aucun animal libre n'a été dupé par cette supercherie. Cela a mis en évidence le fait qu'ils étaient capables de distinguer un rat d'une peluche. Il est également apparu qu'ils n'étaient en aucun cas motivés par le besoin de la compagnie d'un congénère ou tout autre intérêt personnel. Ainsi, lorsqu'il a été fait en sorte que le rat piégé le soit aussitôt une seconde fois dans une cage séparée une fois libéré, son accolyte lui venait à nouveau en aide.
Enfin, il a été offert aux rongeurs libres une large portion de chocolat (nous vous rappelons que cela est hautement toxique pour eux et qu'il ne faut pas leur en donner) alors qu'ils étaient complètement seuls. Ils ont alors tout mangé. Mais lorsqu'un autre rat était maintenu prisonnier auprès d'eux ensuite, ils le délivraient invariablement, quitte à commencer par grignoter quelques pépites de chocolat, puis retourner terminer leur " goûter " ensuite. Ainsi, le chocolat est tout aussi important à leurs yeux qu'un congénère. Ce choix de privilégier l'entraide à tout autre avantage en nature a stupéfait les chercheurs.
Cette observation a été poussée plus loin encore, car lors de l'étude, des femelles ont ensuite été soumises à ce même problème du choix. Contrairement aux mâles, ces dernières ont toutes, sans exception, libéré en priorité le congénère emprisonné. Les chercheurs en ont déduit que cela était cohérent, les femelles étant généralement plus enclines à l'empathie que les mâles. Cette différence pourrait semble-t-il être expliquée par des facteurs biologiques distincts chez les deux sexes. L'avenir nous en dira plus.
Source : http://healthypets.mercola.com/