Astérix et Obélix, un lapin d'adieu en mémoire de Goscinny
Quiconque connaît la bande dessinée intitulée Astérix et Obélix se souvient de la scène du banquet, qui clôturait chacune des aventures des deux héros. Ce moment de liesse venait indiquer la fin de l'une de leurs épopées pour leur permettre de mieux rebondir sur la suivante. Chacun levait son verre, Obélix s'empifrait de sanglier, et la plupart du temps, le barde se trouvait attaché à un arbre et baillonné, pour la tranquillité du village.
Mais en 1977, Goscinny, scénariste de talent et fidèle accolyte du dessinateur Uderzo, est décédé, suite à une crise cardiaque. L'album intitulé " Astérix chez les Belges " était alors en cours de réalisation. Uderzo a tenu à rendre un discret hommage à son ami dans ce dernier volet écrit avec lui.
Goscinny avait pour habitude de surnommer affecteusement son épouse " lapaing " (avec l'accent du sud). Le dessinateur a donc fait apparaître un lapin dans le dernier tableau de ce volume. A côté des cris de joie des glorieux Gaulois, on pouvait voir au second plan un petit lapin partant, oreilles baissées, l'air triste, sans se retourner. C'était le signe que la vie continuait mais que la peine demeurait profondément ancrée.
Uderzo a éprouvé beaucoup de difficulté à se concentrer pour finir les dessins, même si le scénario avait été achevé par Goscinny avant sa mort. Malgré la pression des éditeurs pour finir son travail et les astreintes juridiques qui se sont ajoutées au tableau, l'album n'a été publié qu'en 1979. Ce dernier opus est doublement symbolique, puisqu'il marque aussi le retour aux sources de l'histoire commune des deux hommes la Belgique, dont il est question dans l'histoire, ce même pays qui leur a permis de se connaître.
Sources :
http://www.lefigaro.fr/
http://bookivoreclash.canalblog.com/