Comportement : l'étude des causes d'infanticide chez les gerbilles de Mongolie
Dans la plupart des élevages de gerbilles de Mongolie se produit un phénomène curieux. Les femelles qui n'en sont pas issues sont naturellement attirées par les juvéniles et vont jusqu'à sans occuper régulièrement, au même titre que la mère naturelle. A l'opposé, les femelles nées dans cet élevage peuvent se montrer agressives envers les petits appartenant à d'autres groupes que le leur. Etonnament, cette attaque vise essentiellement les filles.
A l'heure actuelle, les mécanismes qui régissent ce rapport aux soins parentaux sont encore méconnus. Les scientifiques ont avancé l'hypothèse que cette transgression soit associée à la fin de la privation d'opportunités de se reproduire et du début de l'activité ovarienne chez la gerbille de Mongolie (Meriones unguiculatus). De jeunes gerbilles femelles ont été placées avec les membres de leurs famille d'origine, un congénère femelle, ou seules. Suivant qu'elles étaient âgées de 11 à 13 ou de 16 à 18 semaines, leur comportement a été étudié. Dans les deux tranches d'âge, les premières ont été moins enclines à attaquer de jeunes sujets que celles maintenues avec une femelle ou seules. Mais leurs ovaires et leur utérus étaient par ailleurs plus petits, leurs glandes odoriférantes moins développées et leur taux de progestérone plus bas. Elles étaient aussi davantage susceptibles de ne pas ovuler. La concentration de prolactine (protéine ayant pour effet la croissance des glandes mammaires et la stimulation de la synthèse du lait) d'un groupe à l'autre, était sensiblement plus importante chez le premier, qui ne s'en prenait pas aux petits.
En résumé, la cohabitation avec leur famille d'origine semble réduire et inhiber la propension à l'infanticide chez les gerbilles, de même que l'accession à la maturité sexuelle. Cependant, les chercheurs ne sont pas certains que les deux effets aient un lien direct.
Source : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/