Voilà je vous l'avais promis, je vais parler de mon pigeonnier. Ce sera mes étrennes au forum.
L'histoire remonte aux vacances de 2001 ou nous avions vu de beaux pigeons paons dans la famille en Corrèze....
Quand on a l'idée, je dis souvent que le résultat est à moitié fait.
Comme j'avais un gros stock de récupération de pierre blanche de l'Yonne, le plus dur en fait a été de trier les pierres et de les ranger par différentes épaisseurs.
Au début, avec un stock (aussi) de parpaings, je voulais le faire carré, mais ma femme m'a dit qu'en pierre ce serait plus joli, et autant le faire rond. Elle a eu bien raison.
Je dois dire qu'un certain Roger, ancien maçon, m'avait antérieurement transmis le virus de la construction, et surtout la technique.
Après avoir déterminé son emplacement, nous avons donc tracé sur le sol un rond de 2,50 m de diamètre, et creusé les fondations avec ma femme, à la bêche. Profondeur 0,60 m et d'une largeur de fer de bêche. (environ 0,30 m).
J'ai ensuite coulé les fondations, en béton, avec insertion de fer à béton pour la tenue de l'ensemble.
La semelle étant sèche, j'ai ensuite commencé à construire le mur circulaire, en changeant d'épaisseur de pierre à chaque rang, pour que l'ensemble soit plus joli à mon goût.
Il y a des constructions qui se font en fonction de la pierre que l'on trouve, sans souci de respect d'épaisseur, mais c'est plus difficile je pense car il faut en permanence vérifier l'esthétique. Cela doit prendre beaucoup plus de temps.
J'ai donc commencé la construction en août ou septembre 2002, et l'ai achevée à l'été 2004.
Je parlais technique précédemment. La construction d'un mur en pierre, à l'ancienne, se fait avec du sable, du ciment et de la chaux. Chaque pierre a presque sa place, et il faut vérifier l'esthétique également. Il y a de grosses pierres, et cela fait aussi du sport. Le gros avantage de travailler la pierre, c'est qu'on peut laisser de côté le niveau à bulle et le fil à plomb (ou presque). Ce n'est pas comme le parpaing, c'est le coup d’œil d'ensemble qui compte.
Bref, après quelques semaines, mon pigeonnier avait pris forme.
La construction s'est poursuivie, et j'ai pris grand plaisir à le faire.
Je m'étais documenté avant le début de mes travaux, sur internet bien sûr et sur un petit livre recensant presque tous les pigeonniers du département de l'Aube. J'ai vu l'existence d'un "cordon", appelé ainsi car il est en saillie de l'aplomb du mur, et est destiné (normalement) à empêcher l'escalade par les nuisibles du mur et leur accès aux nids.
J'ai donc suivi cette idée. De même pour les ouvertures, avec une base d'envol. J'ai opté pour 3 ouvertures, mais seulement une est opérationnelle et surplombée par la volière. Je ne voulais pas que mes pigeons viennent poser leurs déjections sur ma voiture ou ma toiture, et la volière leur permet de voler mais dans un espace restreint et contrôlable.
La base d'envol est constituée d'une grande pierre plate qui dépasse à l'intérieur et à l'extérieur du pigeonnier.
Je n'ai pas travaillé l'aspect intérieur du pigeonnier. Hormis pour les nids dont je parlerai tout à l'heure. Il y a donc plusieurs pierres qui dépassent à l'intérieur et servent de support aux pigeons.
La charpente a été réalisée par mon beau-père, avec deux poutres posées sur le mur puis maçonnées pour les maintenir en place. Egalement, pour le poinçon, par un poteau télégraphique en bois (pour constituer la pente) et une coiffe métallique destinée à recevoir les chevrons boulonnés dessus. Chaque chevron est inséré ensuite dans la maçonnerie.
La toiture quant à elle est constituée de plaques de contreplaqué marine, taillées en biseau sur leur longueur pour éviter tout espace entre elles, clouées sur les chevrons. Il y a bien sûr une entretoise entre chaque chevron pour rigidifier l'ensemble et permettre de clouer les plaques.
Le revêtement final est constitué de shingle (prononcer "chinegueule") cloué également sur les plaques.
Et voilà mon pigeonnier (presque) terminé. Hauteur sous toiture de 3 m ; diamètre intérieur de 2,50 m.
Vous aurez remarqué la grosse pierre surplombant la porte, qui est une pierre de soutien et rehausse l'aspect "ancien" de l'ensemble.
Il ne restait plus qu'à y mettre des pigeons. Il est resté assez longtemps inoccupé mais ce fut fait au cours de l'été 2006, avec une inauguration officielle s'il vous plaît !
Ensuite, nous y avons ajouté une volière à l'arrière.
Au début, j'ai confectionné des nids en bois, amovibles pour le nettoyage. Comme le montre la photo du précédent message avec ma femelle Texan. Le sol intérieur était en terre et après quelque temps, je me suis aperçu que mon alimentation était volée par un élevage de souris. J'ai donc bétonné le sol. C'est aussi plus facile pour l'entretien, qui est mensuel.
Mais je voulais que mon pigeonnier ressemble à un vrai pigeonnier. J'en ai visité plusieurs et mon petit livret m'en avait donné l'idée.
J'ai eu l'opportunité sur CHAOURCE de récupérer de vrais nids qui se trouvaient dans un vrai pigeonnier démonté. Ce sont des poteries en terre cuite, un peu en forme d'amphore, et assez larges pour y recevoir un pigeon qui couve.
Mon beau père a réalisé un support en fer pour supporter ces nids qui ont été insérés dans la maçonnerie, ce, jusqu'en haut du pigeonnier. Normalement, dans les pigeonniers que j'ai visités, les nids sont placés au ras du sol et maçonnés jusqu'en haut du mur. Et ce, sur tout le pourtour du pigeonnier. Moi, je n'en n'ai fait qu'une partie du mur, bien qu'il me reste encore plusieurs dizaines de nids. De plus, mes nids sont surélevés du sol.
J'ai donc eu la chance d'avoir des petits pigeons nés dans mes poteries, même si les parents préfèrent en règle générale les nids en bois, plus spacieux.
J'ai eu plusieurs races de pigeons, et aussi des déboires avec les nuisibles (j'en ai perdu 32 en 1 semaine une fois). J'opte maintenant pour des pigeons Texan, assez gros (donc goûteux) et assez prolifiques (environ 3 à 4 couvées par bonne année).
Eh bien voilà pour ce soir. Je pense vous avoir intéressés. N'hésitez pas si vous avez des questions.
Bonnes fêtes de fin d'année et bonne année 2012 à toutes et à tous.
ai un.Merveilleuse réalisation 
Outre le travail d'ensemble fait sur ton pigeonnier, cela donne une charme particulier à l'ensemble. J'adore. La toiture a du demander pas mal de travail aussi. 