Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (3 ème partie, la capture)
En 1939, les perroquets étaient très populaires. Nous avons vu que l'éclat de leur plumage et leur facéties fascinaient déjà nos ancêtres (ICI et ICI). Mais ces oiseaux étaient rarement le fruit d'un élevage. Ils étaient en général capturés dans leur contrée d'origine avant d'être transportés sur les marchés locaux ou exportés vers l'étranger. Il ne s'agissait pas de contrebande, puisqu'aucune loi n'interdisait encore ce commerce. C'était pour les autochtones un moyen de subsister dont ils ne pouvaient se priver.
Dans son "Voyage aux îles de l'Amérique", le père Labat a décrit avec précision les techniques de capture employées à l'époque par les autochtones. Les petits étaient directement prélevés dans les nids, sans doute de la même façon qu'ils le sont encore aujourd'hui par les trafiquants. Pour les adultes, la méthode était sensiblement différente. A la tombée de la nuit, ils se cachaient pour effectuer un repérage de l'arbre sur lequel une colonie de psittacidés se réunissait pour passer la nuit. Puis, une fois le soir venu, ils s'en approchaient. Ils déposaient alors des charbons allumés apportés jusque là, qu'ils enduisaient de gomme et de piment vert. Ce mélange produisait une fumée épaisse qui étourdissait les oiseaux point de les faire tomber à terre "comme s'ils étaient ivres ou à demi-morts". Ensuite les perroquets étaient ligotés au niveau des pattes et des ailes, avant que l'on ne leur envoie de l'eau sur la tête pour leur faire reprendre conscience.
Mais parfois, certains arbres étaient trop hauts pour que cette méthode de capture puisse fonctionner en l'état, la fumée se dissipant en montant. Dans ce cas, une variation était utilisée. La coque vide et rigide des fruits de calebassier, appelée conis, était fixée au bout de plusieurs longues perches en roseau ou en bois, puis embrasées avant d'y ajoutr gomme et piment. Il suffisait alors d'approcher la préparation le plus près possible des colonies endormies dans les branches et les recueillir à terre, comme précédemment. Certes, ce recours semblait plus efficace, mais étant donné les dizaines de mètres de chute des animaux endormis, les blessures et les pertes devaient être quelque peu énormes.
D'autres méthodes de capture étaient pratiquées suivant les pays, comme vous pourrez le découvrir dans la quatrième partie. Vous en apprendrez ainsi davantage sur les ruses employées par les chasseurs originaires du Paraguay lorsqu'il s'agissait de se saisir de ces arc-en-ciels sauvages.
Source : angelk