Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (2 ème partie, la vie en captivité)
Dans la première partie de ce sujet, nous avons vu qu'en 1939, les perroquets suscitaient à la fois la crainte et l'admiration chez nos semblables. Cependant, la société d'antan s'attachait aussi à observer d'autres faits particulièrement surprenants.
Valmont de Beaumare note à leur propos que "si on les enferme ou si on les retient par une chaîne ou un bâton pour empêcher leurs dégâts" dans une maison, "ils étourdissent par leurs cris, qu'ils redoublent avec l'ennui que leur cause l'inaction". Cela dénote la prise de conscience de la capacité des psittacidés à s'ennuyer, à accepter leurs conditions de maintien ou exprimer leur mécontentement lorsqu'elles ne leur conviennent pas. Bref, on sait déjà sans trop vouloir l'admettre qu'ils ressentent au moins certains émotions. On ne comprend pas que l'entrave est aussi en casue, mais l'on voit néanmoins apparaître les prémices d'une analyse comportementale aviaire. Les troubles les plus courants sont déjà identifiés comme les toc qui poussent certains oiseaux à fapper continuellement les barreaux de leur cage avec leur bec, ou encore s'arracher compulsivement les plumes. Le conseil donné pour y remédier est de leur procurer des morceaux de bois de dureté moyenne. Les rapports des maîtres avec leur compagnons à plumes demeurent généralement contemplatifs, plutôt qu'interactifs. Le peu de connaissance des différentes espèces allié à la suffisance que procure la seule possession de cette petite part d'exotisme semble suffire à briller en société.
Vous l'aurez compris, l'oiseau n'a pour seule et unique fonction que de valoriser son détenteur, lui apporter éventuellement la part de fantaisie ou de rêve qui fait souvent défaut en 1939, dans une société très terre à terre. Nous poursuivrons cette analyse de l'époque de nos aïeux prochainement, dans un troisième volet de ce sujet.
Source : angelk