Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

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angelk
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Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

Messagepar angelk » 05 Mai 2012, 22:52

Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage)

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Étonnement, le registre de l'alimentation des perroquets semble très peu maîtrisée en 1939, puisqu'il est fait référence à l'habitude des perroquets de décortiquer les fruits pour en atteindre le noyau et en déguster l'amande. Cette dernière est décrite comme une " véritable friandise ". Il est possible que certains noyaux soient grugés, mais comme nous le savons désormais, ceux-ci contenant du cyanure, leur consommation est contre-indiquée en captivité. Nous pouvons lire que les psittacidés apprécient grandement les grains de café, qu'ils viennent chercher directement sur le plant, causant parfois de gros dommages dans les cultures. Cela paraît surprenant car la caféine est déconseillée pour nos oiseaux.

Mais lorsque le chapitre de l'alimentation en captivité est abordé, les surprises sont plus nombreuses encore. Ces créatures, jusque là décrites comme essentiellement frugivores, passent tout à coup au rang d'omnivores, comme par enchantement. Nous apprenons alors qu'ils mangent de la soupe ainsi que du pain. En ce qui concerne l'apport de graines, seuls le millet et le chènevis semblent être au menu, puisqu'aucune autre n'est citée. Le persil est cependant déjà considéré comme un " violent poison " .

Les amandes amères de même, sachant que leur teneur en acide hydrocianique est déjà connue à l'époque. La viande est déconseillée, qu'elle soit crue ou cuite. Elle est dite " malsaine " et jugée responsable de maladies de la peau ou de démangeaisons faisant se gratter continuellement les psittacidés ou les conduisant à s'arracher les plumes. Cette forme de picage, même si le vocabulaire est anachronique, ne semble cependant pas souvent toucher les ailes et la queue, mais être localisé sur le reste du corps, dans la limite des zones que le bec peut atteindre.

Monsieur Desmaret décrit tout de même un Amazone à tête blanche (ce que nous nommons de nos jours Amazone à front blanc) qu'il a vu, en ces termes, " le corps était aussi nu que celui d'un poulet prêt à mettre à la broche " . Mais à la décharge de l'oiseau, lorsque nous lisons qu'il a passé deux hivers rigoureux sans problème de santé et qu'il est dans cet état depuis quatre ans déjà, certaines questions sont soulevées. Le picage a commencé avant l'exposition aux températures hivernales, le fait de dormir dehors, que l'on comprend entre les lignes, n'a manifestement pas arrangé le problème. S'il y a été exposé ensuite, l'idée ne semble pas meilleure. Dés lors, comment peut-on affirmer que l'animal est en bonne santé s'il son aspect physique est aussi alarmant ?

C'est là qu'intervient Viellot, contemporain de Desmaret, pour dire que l'alimentation n'est pas toujours responsable de l'auto-mutilation. Mais après cette remarque qui ne semble pourtant pas dénuée de bon sens, il boucle son raisonnement en y associant comme autre cause possible " une démangeaison qui leur survient " et qui selon lui les " force " à arracher leurs plumes pour se soulager.

Les solutions employées pour lutter contre le picage sont variées. Il est conseillé des bains fréquents, ainsi que l'application sur le plumage d'une solution amère à base d'absinthe, de coloquinte ou d’aloès. Nous avons déjà vu que l'aloé vera possédait de grande vertus pour nos oiseaux, au point que nous l'employons encore de nos jours.

Dans notre prochain article, nous aborderons la reproduction, qui était un sujet très délicat à l'époque dont il est question.

Pour reprendre ce dossier depuis le début lisez CECI.

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Source : angelk
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Christine
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Re: Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage)

Messagepar Christine » 06 Mai 2012, 10:36

C'est toujours aussi passionnant de suivre ta chronique 8-)
Le premier paragraphe concernant les noyaux et les grains de café m'a frappée, car cela correspond à ce que j'ai pu observer chez Bob. Mon chenapan se précipite sur tout ce qui s'apparente à de petits grains ronds, même si c'est toxique pour lui : il ne veut que le noyau dans la cerise, il a réussi à me voler un pépin de pomme avant que je le ramasse, donc je ne suis pas étonnée pour les grains de café...Les perroquets à l'état sauvage peuvent-ils s'empoisonner ? :?:
Je suis aussi très intriguée par cet amazone à tête blanche dont tu nous a mis la gravure. Ce n'est pas tout à fait la tête de Bob, soit le dessin est imprécis, ou est-ce que cela ne pourrait pas être une espèce ressemblante disparue ? :?:
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Re: Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

Messagepar angelk » 06 Mai 2012, 11:51

Non, j'ai vérifié aussi et c'est bien de l'Amazone à front blanc qu'il s'agit. Le fait que le rouge descende jusque sur la gorge est surprenant, je l'avoue, pourtant c'est bien le parallèle établi entre les deux.
Dans la nature, les perroquets ne s'empoisonnent pas, car la variété de substances à leur disposition est telle qu'ils disposent aussi d'antidotes naturels. Ce qui hélas n'est pas le cas en captivité.

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Re: Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

Messagepar Christine » 06 Mai 2012, 13:21

ah oui, c'est vrai, les fameuses falaises d'argile. C'est tout de même renversant que les animaux pratiquent l'auto-médication ! :-x
Modifié en dernier par Christine le 06 Mai 2012, 19:56, modifié 1 fois.
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Maud
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Re: Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

Messagepar Maud » 06 Mai 2012, 17:22

J'aime vraiment beaucoup ses sujets angelk même si parfois, ils sont moralement un peu difficiles 8-)
La viande à l'époque devait en effet être malsaine avec les mauvaises conditions sanitaires et il est fort probable que les gratouilles suite à leur absorption n'aient été que dues à la présence de vers.
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Re: Les perroquets vus à travers les yeux de la société de 1939 (6 ème partie, alimentation, picage

Messagepar angelk » 06 Mai 2012, 17:58

En effet, c'est une éventualité à laquelle je n'avais pas pensé. :top:


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