Reproduction : l'infanticide suivant le sexe chez les Eclectus roratusaccouplement-reproduction-infanticide-eclectus-roratus-sexe-lié-mâles-oiseaux-perroquets-psittacidés-animal-animaux-compagnie-animogen-2.jpg
Les
Eclectus roratus sont réputés pour avoir des moeurs particulières dans le domaine de la reproduction. Tandis que les autres psittacidés pratiquent l'élevage de leurs petits sans réelle distinction, ils ont recours à une pratique meurtrière de sélection des juvéniles suivant le sexe. Cet infanticide sélectif a été décrit dans la revue Current Biology, mais ses tenants et aboutissants demeurent relativement méconnus. Le professeur Heinsohn et son équipe ont mis une dizaine d'années à définir les principes de ce comportement.
Chaque année, la femelle Eclectus pond seulement deux oeufs durant la saison de la reproduction. C'est elle seule qui les couve puis prend soin des oisillons. Le mâle n'intervient que pour la nourrir au nid. Le nid est édifié dans un tronc d'arbre creux. Mais dans la nature, tous les sites de nidification ne sont pas propices à l'élevage d'une couvée.
L'infanticide n'a été observé que dans un seul cas de figure, lorsqu'un petit est un mâle et l'autre une femelle. Dans 20 % des cas, la mère tue le mâle. Il semble que cela soit en relation avec la qualité du nid. Ceux de piètre qualité se gorgent d'eau lorsqu'il pleut, noyant les oeufs ou les jeunes, mais la femelle y tue parfois son nouveau né mâle pour concentrer son attention et ses efforts sur la jeune femelle. Cela permet d'accélerer la croissance de cette dernière pour lui permettre d'être apte à s'envoler avant qu'une inondation ne survienne. En temps normal, les femelles se développent plus rapidement que leurs frères, car elles quittent le nid jusqu'à une semaine plus tôt qu'eux. Cela semble accréditer la thèse selon laquelle l'infanticide serait un acte visant avant tout la survie de l'espèce. Par ailleurs, les femelles vivant dans des nids de mauvaise qualité tendent à développer la capacité de produire naturellement moins de mâles.
L'ennui est que cela cause dans le même temps un déséquilibre entre les sexes, qui au regard du faible nombre de nids disponibles, engendre des affrontements parfois mortels entre les femelles. Cela limite également leurs chances de trouver un partenaire. L'excès de femelles n'est donc pas aussi avantageux pour la survie de l'epèce que l'on pourrait le croire. Il n'affecte positivement la population d'Eclectus que si ce comportement n'est adopté qu'occasionnellement, puisqu'il assure la survie d'un petit. Mais en captivité, l'infanticide lié au sexe répond à d'autres règles, qui sont encore méconnues. Le plus curieux est que la mère est capable de déterminer très tôt si sa progéniture est mâle ou femelle, ce qui lui permet de passer à l'acte, le cas échéant, dans un délai de trois jours après l'éclosion des oeufs. Cela sert à limiter au strict minimum les efforts qui lui seront consacrés pour se consacrer entièrement à l'élevage du survivant. Il faut donc se montrer vigilant.
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Sources :
http://www.australasianscience.com.au/http://www.australiangeographic.com.au/Current Biology, Volume 21, Issue 20, 1744-1747, 13 Octobre 2011
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