Avantages et inconvénients à ne pas tailler les plumes de vol des perroquets en captivité
Les perroquets vivant en captivité ont parfois les ailes taillées, comme nous l'avons déjà vu dans notre précédent sujet. Cependant, certains conservent leurs plumes de vol intactes. Ce choix de leur maître offre certains avantages, mais présente aussi quelques risques. Nous allons les détailler ici afin de vous aider à faire votre choix.
Avantages
Laisser à un psittacidé la capacité de voler dans une maison présente un intérêt évident. L'oiseau peut ainsi développer tout son potentiel psycho-moteur et renforcer son endurance. Lorsqu'il s'envole et reconnaît son humain, il est capable de réduire son altitude et de le rejoindre, surtout s'il a appris le rappel. S'il fuit accidentellement, il saura échapper à ses prédateurs et aura davantage de chances de survivre. Les juvéniles peuvent par ce moyen acquérir le sens de leur identité, apprendre à connaître leurs possibilités, mais aussi leurs limites. Ils savourent la sensation du vent sur leur corps, le contact de l'air sous leurs ailes. Ainsi ils sont plus équilibrés, même s'ils viennent à faire l'objet d'une taille de plumes par la suite. Ils n'en tireront alors de bénéfice que s'ils peuvent expérimenter le vol durant huit semaines au moins avant la première coupe.
Certains maîtres choisissent de laisser partiellement ou complètement les plumes de vol à leur compagnon. Cela nécessite un gros investissement personnel auprès de lui. Il leur faut alors l'éduquer pour qu'il sache revenir à la demande. C'est ce que l'on nomme le "rappel". Cela confère un gros avantage pour le détenteur d'un oiseau apte au vol, puisque qu'il a de plus grandes chances de pouvoir le récupérer s'il s'échappe. Mais l'apprentissage ne s'arrêtera pas là. Il visera également à fixer des limites telles que le respect des objets situés dans sa maison. Pour les plus chanceux, l'oiseau pourra même apprendre à répondre à la demande à un appel de contact, ce qui peut aider à le localiser au besoin.
Il semble également que ces psittacidés soient plus détendus et vifs, plus empreints de joie de vivre et de spontanéité. Ils ressemblent davantage à ce qu'ils sont dans leurs entrailles, des êtres capables de voler et de réaliser mille et une facéties.
Inconvénients
Tout n'est pas rose pour autant lorsque l'on choisit de ne pas toucher aux ailes de son perroquet. Ils sont plus exposés aux dangers domestiques, car ils ont accès à un territoire plus vaste, du sol au plafond. Vitres transparentes, portes ouvertes et plaques de cuisson sont autant de menaces potentielles. Conserver ses aptitudes d'animal volant ne laisse le droit à aucune erreur humaine. Il faut sans cesse penser à tout (fermer les issues qui lui permettraient de s'échapper à l'extérieur, mettre à l'écart tout ce qui pourrait le blesser ou l'intoxiquer, etc. Il faut à tout moment savoir où il se trouve. Cela demande des efforts quotidiens, mais aussi beaucoup de patience.
Mais en lui laissant accès à des pièces entières, vous lui accordez le droit implicite d'explorer, goûter, gruger, voire détruire tout ce qu'il lui plaît. Ces petits dégâts sont désagréables et doivent être pris en compte et tolérés, car même si le perroquet peut apprendre à respecter certaines choses, ce n'est pas une science exacte. Comme toute petite canaille qui se respecte, il trouvera sans doute une occasion de braver les interdits. Mais en général, le détenteur s'en amuse tandis que les invités s'en offusquent.
Le dernier aspect gênant du "permis de voler" est le risque d'augmentation de la territorialité, qui engendre quelquefois des agressions. La solution est alors de faire comprendre à l'animal que la pièce concernée ne lui appartient pas. Autre inconvénient, en l'absence du maître, les structures d'accueil et personnes assurant la garde à domicile sont très rarement à même de lui accorder le temps d'exercice auquel il est accoutumé, ce qui peut lui nuire sur de trop longues périodes.
L'entraînement au rappel est donc une précaution apréciable en cas de fuite. Si l'oiseau veut essayer de vous rejoindre en vous voyant ou en vous entendant, il sera ainsi en mesure de le faire.
Partager l'existence d'un oiseau qui peut voler implique de vivre autrement. Il faut développer un réflexe conditionné d'assurer sa sécurité au sein de la maison, notamment en pesnant à refermer systématiquement les portes derrière soi, en renonçant aux ventilateurs de plafond ou en installant des moustiquaires. Les vacances sans lui doivent être brèves et il faut toujours le surveiller lorsqu'il sort de sa cage.
C'est néanmoins le choix que j'ai fait pour mon Amazone, ma grise du Gabon ne pouvant pas voler. Je considère pour ma part qu'un oiseau est fait pour voler et que l'en priver est une grande perte, sans compter tous les désagréments déjà évoqués en termes de santé. Je préfère nettement ne pas renier ce qu'elle peut faire et apprendre à vivre avec, en prenant les précautions qui s'imposent.
Chaucun est libre de faire un choix, mais ce sera désormais en connaissance de cause. C'est le plus important, puisque chaque option répond à des attentes distinctes et a des conséquences différentes dont il faut tenir compte.
Source : http://www.parrothouse.com/