Santé : à quoi les nouvelles plumes qui poussent chez nos perroquets ressemblent-elles ?
Les perroquets perdent régulièrement leurs plumes usagées, qui ne sont plus aptes à assurer correctement leurs fonctions, au profit de nouvelles, que ce soit par le fait de la mue ou d'un retrait délibéré de leur part. Ce renouvellement obéit à plusieurs impératifs. Une plume ancienne est une plume qui a été maltraitée, au sens propre ou au sens figuré, et parfois les deux d'ailleurs. Elle a été lavée, lissée, exposée à la chaleur ou au froid, utilisée pour voler, et ce des milliers de fois. Elle n'est donc plus capable d'assurer correctement la thermorégulation du corps du psittacidé, lui permettre de séduire ou de voler si l'on passe un certain stade, donc de survivre. Pour éviter d'en arriver à cette extrémité, les plumes usagées tombent, et de nouvelles font progressivement leur apparition. C'est chez les oisillons qu'elles sont le plus visibles, car rien ne masque encore leur vue.
Les nouvelles plumes ne ressemblent pas du tout à celles que l'on peut admirer sur le plumage chattoyant de nos oiseaux. Elles se présentent sous l'aspect de tubes plus ou moins épais et longs, que l'on nomme aussi picots à cause de leur ressemblance avec des épines. Le tube que l'on voit alors n'est pas la plume proprement dite. Il s'agit d'une gaine faite de kératine, tout comme les plumes, et qui protège ces dernières comme un étui jusqu'à leur développement complet. Tant que la plume pousse, sa base est gorgée de sang et le tube reste en place. Mais ensuite, cette enveloppe semi rigide est progressivement éliminée par le perroquet, par le biais du lissage. Il émiette alors progressivement le tube et la plume commence à s'ouvrir par le haut, à la façon d'un éventail. Cela s'apparente alors visuellement à des fléchettes de tir, ce qui donne un aspect assez singulier à l'animal lorsqu'il y en a beaucoup.
Ces picots sont d'autant plus sensibles qu'ils sont gros. Les plus épais sont situés sur le bord des ailes et la queue. Ce sont ceux qui abritent les plus grosses plumes, que l'on nomme rémiges et rectrices. Les plus fins sont situés sur le reste du corps, la tête et le haut des pattes. Chez un juvénile, les picots sont nettement visibles, mais chez un adulte, ils sont recouverts par les plumes déjà ouvertes. C'est en relevant doucement ces dernières que l'on peut déceler leur présence, en plus ou moins grand nombre suivant la période.
La nature fait toutefois bien les choses, car elles ne tombent pas toutes simultanément, ce qui rendrait par trop l'animal vulnérable. La mue se déroule dans un ordre précis et de façon symétrique, ce qui permet à nos perroquets d'être pleinement opérationnels tout au long de la repousse en dépit de leur aspect quelque peu décoiffé.
Source : angelk