L'impact de la structure des colonies sur le comportement des perroquets (2/2)

[angelk]

L'impact de la structure des colonies sur le comportement des perroquets (2/2)

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Les comportements naturels en colonie expliquent certains de ceux observés en captivité. Ainsi, la plupart des gris du Gabon n'acceptent pas, ou très difficilement, l'ajout de nouveaux éléments dans leur famille lorsqu'ils vivent à nos côtés. Lorsque le premier arrive dans notre foyer, il forme de lui-même une colonie de fait avec les humains qui l'entourent, qu'il assimile à des gris du Gabon.

Chez un gris du Gabon territorial, l'arrivée d'une Amazone ou de toute autre espèce, même originaire d'Afrique, ne sera pas accueillie chaleureusement. A l'inverse, maintenir dans un même foyer différents Aras et Amazones conduit à un résultat totalement différent. Un joyeux bavardage va se mettre en place au sein du groupe, exactement comme dans la nature. Cela reflète la plus grande capacité de s'ouvrir aux autres qu'ont les espèces vivant dans des communautés interspécifiques à l'état sauvage. Le fait de crier particulièrement fort résulte quant à lui non seulement du besoin de garder le contact avec le partenaire, mais aussi de la difficulté que cela représente au sein d'une colonie composée de dizaines ou de centaines d'oiseaux. C'est pourquoi, lorsque nos bêtes à plumes crient, il est toujours primordial de comprendre s'il s'agit d'une alerte, d'un cri de peur ou de douleur, d'un appel destiné à nous faire revenir, etc.

Chez les gris du Gabon ou les Pionus, le groupe ne se compose que d'une seule espèce dans la nature. Par conséquent, ils sont en général plus calmes que les sujets vivant en groupes multispécifiques. Ils n'ont aucun besoin de monter le volume de leur voix pour être entendus, puisque le reste de la colonie ne se compose que de leurs semblables. Mais le fait de vivre ainsi n'offre pas que des avantages. Ainsi, ces derniers sont plus sensibles et plus fréquemment sujets aux phobies. Les Aras et et Conures manifestent des signes picage beaucoup plus rarement que les gris du Gabon et pour des raisons différentes, physiques en général. Les autres cas de figure sont plus anecdotiques.

Il est possible que cette différence s'explique par les particularités de leur élevage respectif par les parents. En effet, les Aras et autres oiseaux de compagnie originaires d'Amérique du sud apprennent à leurs petits à être autonomes au sein du groupe plus tôt que les psittacidés qui n'évoluent qu'auprès de leur propre espèce. C'est notamment pour cela qu'une Amazone à tête jaune (Amazona ochrocephala oratrix) va être conduite par ses parents à devenir plus rapidement indépendante qu'un gris pour rejoindre le groupe.

L'EAM (élevage à la main) pratiqué en captivité devrait donc idéalement tenir compte de ce schéma naturel, en n'imposant pas à toutes les espèces le même traitement. Les gris d'Afrique restent largement plus longtemps auprès de leur cellule familiale que la plupart des psittacidés vivant dans un groupe multispécifique. Cette indépendance tardive semble être en partie à l'origine de leur plus grande sensibilité et du manque de confiance fréquemment observé.

Première partie de ce sujet ICI.

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Source : http://www.africangreys.com

[baguera]

elle est magique la dernière photo :-)

[angelk]

En effet, ça fait rêver.

[Christine]

Je ne me lasse pas de voir les perroquets évoluer dans leur milieu naturel !
Cette appartenance à une colonie spécifique ou multisépecifique détermine décidément beaucoup de choses ! J'ignorais totalement que les Amazones étaient autonomes plus tôt que les Gris !
Merci beaucoup pour cet article très éclairant

[angelk]

Je te rassure, j'ai appris cela juste avant toi.

[Christine]

Lorsque l'on veut faire découvrir les perroquets, on devrait commencer par là