Étendue et limites du champ visuel des perroquets : la manipulation aveugle des objets
Posté : 25 Mar 2012, 22:14
Étendue et limites du champ visuel des perroquets : la manipulation aveugle des objets
Lorsque nos perroquets manipulent un objet avec leur bec ou leurs pattes, ils font preuve d'une extrême dextérité. nous supposons alors que cela est largement dû à leur excellente vue, qui participe à leur habileté. Or, les scientifiques de l'Université de Birmingham ont découvert en 2011 que ce talent n'avait absolument aucun rapport avec cette qualité.
Pour mener leurs recherches, ces ornithologues ont travaillé avec des youyous du Sénégal (Poicephalus senegalus). Cette espèce est originaire d'Afrique occidentale, se nourrit de graines, fruits, noix, fleurs et a la réputation d'être particulièrement joueuse. Sa capacité à saisir et déplacer les objets est étonnante.
Le champ visuel des psittacidés est excellent à l'avant, au-dessus et à l'arrière de leur tête. Toutefois, ils sont incapables de voir ce qui se passe au-dessous de leur bec, là où se produisent toutes les manipulations.
Le schéma ci-dessus nous montre comment cela fonctionne. Vous pouvez voir que là où finit le champ visuel binoculaire, (zone ombrée de bleu sur le croquis), les zones situées à l'extérieur de celui-ci sont situées sous et derrière la tête. Dans celles-ci, les oiseaux sont complètement aveugles. C'est un angle mort pour eux.
Pour palier cette défaillance sensorielle, ils sont donc contraints d'incliner la tête, pour que l'objet étudié se trouve dans un angle de 90 °. Néanmoins, une fois l'objet pris dans le bec ou la patte, c'est une exploration d'un ordre purement tactile qui commence. Le bec, la langue et les doigts des pattes compensent l'inefficacité des yeux.
Cette particularité distingue les psittacidés des autres oiseaux selon les chercheurs, puisqu'eux seuls présentent cette caractéristique. Sur le devant de la tête, leur champ de vision binoculaire est large et ils ont une bonne vue de proximité autour de la tête.
Les ornithologues pensent que l'acuité des sensations apportées par le bec et la langue sont telles que la couverture visuelle de cette zone leur est accessoire. Le fait de toucher quelque chose avec leur bec leur permet de sentir ce qu'il font grâce aux organes tactiles situés dans celui-ci, sans le voir pour autant. Leur yeux, placés en haut de la tête et légèrement vers l'arrière, sont un atout pour repérer les prédateurs en approche ou surveiller ce que font leurs congénères autour d'eux. Les pattes permettent de placer ce qu'ils tiennent dans leur champ de vision, de façon à l'étudier méticuleusement avant de le toucher avec le bec et la langue. Ainsi, la défense étant une priorité pour survivre, les sens y sont-ils quasiment dédiés, la vue n'étant plus nécessaire pour découvrir et explorer.
Source : Proceedings of the Royal Society B, "Vision, touch and object manipulation in Senegal parrots Poicephalus senegalus" . doi: 10.1098/rspb.2011.0374
Lorsque nos perroquets manipulent un objet avec leur bec ou leurs pattes, ils font preuve d'une extrême dextérité. nous supposons alors que cela est largement dû à leur excellente vue, qui participe à leur habileté. Or, les scientifiques de l'Université de Birmingham ont découvert en 2011 que ce talent n'avait absolument aucun rapport avec cette qualité.
Pour mener leurs recherches, ces ornithologues ont travaillé avec des youyous du Sénégal (Poicephalus senegalus). Cette espèce est originaire d'Afrique occidentale, se nourrit de graines, fruits, noix, fleurs et a la réputation d'être particulièrement joueuse. Sa capacité à saisir et déplacer les objets est étonnante.
Le champ visuel des psittacidés est excellent à l'avant, au-dessus et à l'arrière de leur tête. Toutefois, ils sont incapables de voir ce qui se passe au-dessous de leur bec, là où se produisent toutes les manipulations.
Le schéma ci-dessus nous montre comment cela fonctionne. Vous pouvez voir que là où finit le champ visuel binoculaire, (zone ombrée de bleu sur le croquis), les zones situées à l'extérieur de celui-ci sont situées sous et derrière la tête. Dans celles-ci, les oiseaux sont complètement aveugles. C'est un angle mort pour eux.
Pour palier cette défaillance sensorielle, ils sont donc contraints d'incliner la tête, pour que l'objet étudié se trouve dans un angle de 90 °. Néanmoins, une fois l'objet pris dans le bec ou la patte, c'est une exploration d'un ordre purement tactile qui commence. Le bec, la langue et les doigts des pattes compensent l'inefficacité des yeux.
Cette particularité distingue les psittacidés des autres oiseaux selon les chercheurs, puisqu'eux seuls présentent cette caractéristique. Sur le devant de la tête, leur champ de vision binoculaire est large et ils ont une bonne vue de proximité autour de la tête.
Les ornithologues pensent que l'acuité des sensations apportées par le bec et la langue sont telles que la couverture visuelle de cette zone leur est accessoire. Le fait de toucher quelque chose avec leur bec leur permet de sentir ce qu'il font grâce aux organes tactiles situés dans celui-ci, sans le voir pour autant. Leur yeux, placés en haut de la tête et légèrement vers l'arrière, sont un atout pour repérer les prédateurs en approche ou surveiller ce que font leurs congénères autour d'eux. Les pattes permettent de placer ce qu'ils tiennent dans leur champ de vision, de façon à l'étudier méticuleusement avant de le toucher avec le bec et la langue. Ainsi, la défense étant une priorité pour survivre, les sens y sont-ils quasiment dédiés, la vue n'étant plus nécessaire pour découvrir et explorer.
Source : Proceedings of the Royal Society B, "Vision, touch and object manipulation in Senegal parrots Poicephalus senegalus" . doi: 10.1098/rspb.2011.0374