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La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

Posté : 07 Fév 2011, 21:42
par angelk
La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

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Nous avons expliqué dans un précédent article qu'un perroquet captif peut développer une peur intense de tout ce qui l'entoure, au point de générer des phobies. Cependant, il est possible d'agir avant d'en arriver à un tel stade de névrose. La prévention consiste à aider le jeune oiseau à développer son potentiel au sein de l'environnement dans lequel il vit. B. Brinker appelait cela le "sens de soi". Tout commence au stade de l'éleveur et de l'EAM (élevage à la main), puis continue avec le futur maître.

Il faut que les bases du développement soient adaptées. Nourrir la confiance en soi et l'assurance du psittacidé en lui faisant prendre conscience de tout ce qu'il peut faire. Le sevrage doit être effectué en douceur, au rythme de l'oiseau, non à celui que l'homme voudrait qu'on lui impose. L'oiseau doit quitter le nid au bon moment et être habitué progressivement à la taille des plumes afin de ne pas la craindre lorsqu'il arrive dans une animalerie. Il développe ainsi le sentiment d'être en sécurité. Une fois arrivé dans sa maison, il doit avoir à suivre des règles claires sur lesquelles il pourra appuyer son comportement au sein de sa colonie humaine. De plus, les détenteurs d'oiseux nerveux doivent apprendre à se détendre avant de chercher à les manipuler, pour ne pas accroître involontairement le stress de l'animal . Les gestes doivent être francs, pour ne pas susciter l'anxiété. En effet, un maître trop malhabile ou trop agité ne peut qu'aggraver l'état d'un oiseau inquiet en le poussant inconsciemment jusqu'à la phobie.

Il est logique de supposer que des êtres aussi intelligents que les perroquets aient une mémoire suffisante pour établir un lien entre une expérience terrifiante et la présence d'un humain. C'est le cas notamment lorsque la névrose se déclare suite à une peur panique chez le vétérinaire lors que l'humain de référence était là. La réaction immédiate du maître est de se précipiter pour rassurer son compagnon, ce qui ne fait qu'aggraver les choses. L'oiseau se dit alors que si on le rassure, c'est qu'il a raison d'avoir peur, ce qui peut augmenter sa frayeur jusqu'à la phobie.

Sachant que les psittacidés sont des êtres sensibles, il apparaît que les soins médicaux qui les concernent relèvent souvent davantage de la pédiatrie que de la médecine vétérinaire. Si les praticiens spécialisés en avaient conscience, le passage des psittacidés chez eux serait sans doute moins traumatisant. Hélas, de nombreux vétérinaires aviaires sont pressés par le temps et négligent de se présenter à leur patient avant de l'examiner, ayant recours à la serviette pour le manipuler. Aussi est-il important d'apprendre à votre compagnon à supporter la contention de cette dernière. La plupart des oiseaux vivant en captivité ne perçoivent pas l'humain comme un prédateur, car ils ont été élevés à la main. Or, le fait de les attraper par derrière, à la façon d'un rapace, comme on le ferait par sécurité avec les spécimens sauvages, est inutile et risqué pour leur équilibre psychologique. A l'opposé, il semble qu'une approche de face soit plus concluante. Cette méthode a été développée par Blanchard. Selon lui, leurs yeux d'animaux proies étant situés sur les côtés de leur tête, leur vision périphérique les avertit d'une attaque par l'arrière. Par conséquent, il tente de réagir par la fuite lorsqu'on le capture ainsi avec une serviette. Il lutte alors frénétiquement pour s'en sortir. A l'inverse, l'approche frontale ne provoque pas cette terreur.

Il appartient donc aux vétérinaires d'informer leurs clients de la réaction de panique pouvant résulter d'une visite médicale pour l'oiseau, surtout s'il est adolescent. Les détenteurs doivent comprendre que leur stress se transmet à leur "bête à plumes", ce qui nuit au bon déroulement de l'examen et à leur relation future avec leur oiseau. Il suffirait qu'ils les habituent à être enveloppés dans une serviette pour pouvoir remplacer le vétérinaire dans cette étape.
Mais différents problèmes de toilettage peuvent aussi provoquer des phobies comme une coupe d'ongles ou d'ailes trop courte à l'origine de la chute du psittacidé (les conséquences peuvent aller jusqu'au picage).
En conclusion, le détenteur d'un perroquet sujet aux phobies doit accepter l'idée que la guérison est possible mais demande du temps, parfois des années. Lorsqu'on accueille un oiseau dit de "seconde main" le risque est plus grand encore et d'autant plus difficile à mesurer que l'on ignore en général ce qu'il a traversé jusque là. Le premier pas consiste à rétablir une relation de confiance avec l'humain. C'est en général l'étape au cours de laquelle le maître s'assied à proximité de la cage pour habituer le compagnon ailé à sa présence et à sa voix, en lisant un livre ou un magazine. C'est une méthode mise au point par Blanchard et publiée dans ses "communications personnelles" en 1997. J. Doss a confirmé dans les mêmes travaux que les effets d'un tel comportement étaient particulièrement positifs pour agir sur les phobies. tous deux préconisent d'éviter le regard direct mais de privilégier les "yeux doux". Cela consiste à regarder l'oiseau pendant une fraction de seconde, puis détourner le regard. C'est là une posture de soumission qui se veut rassurante. De plus, les oiseaux phobiques étant particulièrement effrayés par la lumière intense, mieux vaut les exposer à un faible éclairage. Il en va de même pour les sons, qu'il s'agisse de bruit ou de musique, même si la musique douce est parfois plus apaisante qu'un silence total. Il faut leur parler avec douceur en se positionnant physiquement plus bas.

Par ailleurs, tout comme tous leurs homologues sauvages, les sujets vivant en captivité ont besoin d'avoir un abri, une sorte de cachette constituée par un jouet ou une branche qui les masque légèrement; leur permettant d'échapper à notre regard lorsqu'ils le souhaitent. A ce titre, l'emplacement de la cage est également à prendre en compte. Souvent les cages sont placées dans des vérandas ou contre des fenêtres, ce qui n'est pas approprié. Seul l'appui de la cage contre un mur situé à l'abri des sources de lumière intenses peut rassénérer les perroquets anxieux et névrosés. ainsi, placer une cage contre un mur peut accomplir desmiracles avec un psittacidé dont les phobies se manifestent par des cris. Quoi qu'il en soit, la patience est de mise dans de pareils cas et il est essentiel de laisser l'animal avancer à son rythme pour u'il reprenne confiance. Même si des substances telles que l'halopéridol peuvent être utilisées, elles ne font qu'accompagner la thérapie et ne dispensent en rien le maître de faire les efforts appropriés.

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Source : angelk

Re: La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

Posté : 19 Fév 2011, 10:10
par Maud
J'avais loupé cet excellent sujet :pan:
Ma véto se présente toujours en leur parlant doucement mais elle les prend dans la serviette et me demande de rester assise.
Pour la première visite, mes oiseaux ont tous crier quand elle les a manipulé mais maintenant ça va mieux.
Loulou avait été pas mal secoué d'autant qu'il y avait eu prise de sang et arrachage de plumes pour le sexage et le dépistage des maladies.
Depuis, il ne veut plus rentrer dans la cage de transport et il pourrait bien avoir développé une phobie de cette boite!

Re: La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

Posté : 19 Fév 2011, 10:41
par angelk
Si c'est le cas, tu peux essayer d'en faire une aire de jeu en l'intégrant à certaines activités, pour que la boîte devienne anodine et fasse partie des objets connus rassurants. Sinon, en changer (couleur, forme ou autre) peut aussi fonctionner.

Re: La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

Posté : 19 Fév 2011, 10:48
par Maud
Excellente idée :top:
Il faut de toute façon que je trouve une manière de lui faire accepter de nouveau pour qu'il profite de la future grande volière. J'avais mis 1 mois pour qu'il y rentre la première fois :-x

Re: La prévention et le traitement des phobies chez les perroquets

Posté : 19 Fév 2011, 11:01
par angelk
Tu peux en faire une sorte de cabane de jeu, où il y aura toujours un truc sympa à découvrir ou grignoter.