Comportement dans la nature : les perroquets d'Australie
Posté : 23 Jan 2011, 16:54
Comportement dans la nature : les perroquets d'Australie
En Australie, la brousse offre le milieu de vie le plus hostile qui soit à la vie animale. Pourtant, des cacatoès y vivent sans aucune difficulté, quelles que soient les conditions climatiques des différentes zones géographiques du continent. Avant que les déserts ne se forment, la forêt tropicale recouvrait ces terres, mais il n'en reste aujourd'hui que quelques îlots, où nombre de perroquets profitent de la mousson pour trouver eau et nourriture.
Le perroquet figuier (Psittaculirostris salvadorii) présente de vives couleurs, ainsi que la perruche royale australienne, et le perroquet de Geoffroy. La perruche "nymphique", plus connue sous le nom de calopsitte, la perruche de Barnard et la perruche ondulée y vivent aussi.
Le grand Eclectus, chez qui le mâle est vert et la femelle rouge vif, se distingue de l'évolution de ses congénères. D'une part, c'est la femelle qui possède les couleurs les plus vives. Cela lui permet d'être vue par les mâles et de signifier à ses consœurs que le nid est occupé.
Elle garde son nid tout au long de la période de la reproduction, qui dure 9 mois, reposant alors entièrement sur le mâle pour la nourrir. Mais une observation a permis de déterminer qu'elle se faisait parfois alimenter par sept mâles, avec une nette prédominance de paternité pour l'un d'entre eux. Les mâles recherchent de la nourriture sur près de 100 m2, nourrissant aussi d'autres femelles. Le plumage vert de ces derniers leur permet de se camoufler dans les arbres.
Lorsque les forêts australiennes ont partiellement disparu, il y a des millions d'années, les oiseaux se sont adaptés. Les cacatoès rosalbins, se nourrissant de tout ce qu'ils trouvent, se sont répandus sur tout le territoire. Le cacatoès de Leadbeater a aussi découvert les concombres groseilles. Ces perroquets ont tôt fait de comprendre que l'homme cultivait des terres, sources de nourriture.
Pendant les périodes de sècheresse, la saison de la reproduction s'interrompt.
Les perruches ondulées se déplacent en colonies de plusieurs centaines d'individus dans la brousse, peut-être guidées par les ondes de basse fréquence émises par les orages. Leur perception oculaire leur permet de distinguer, outre le rouge, le vert et le bleu, les ultra-violets. Les femelles peuvent ainsi choisir le mâle dont les couleurs sont les plus vives. Certaines zones de leur plumage, comme le cou et la tête, ont également des teintes fluorescentes. Leurs prédateurs les plus voraces sont les varans Perenti (Varanus giganteus) et les rapaces. Néanmoins les perruches ondulées n'ont aucun mal à se reproduire, devenant par moments l'espèce la plus répandue sur le continent.
Dans les terres enneigées, les perruches à ventre jaune survivent en se nourrissant de baies alpines. En bordure de mer, la perruche des rochers parvient à s'alimenter malgré les embruns.
Un peu plus loin de la côte, vit le cacatoès à tête rouge. Il se nourrit uniquement de la patte gauche, tout comme le cacatoès funèbre.
Les plantes dont ces oiseaux se nourrissent sont régénérées lors des incendies. Les fruits et graines sont alors libérés, ce qui procure un repas substantiel aux psittacidés. Les perruches de Pennant (Platycercus elegans) viennent s'y régaler de graines d'eucalyptus grillées.
La nature reprend alors vite ses droits. C'est le moment que choisissent les psittaciformes pour reprendre le cours de leurs parades amoureuses. Celle du loriquet à tête bleue, ou loriquet arc-en-ciel est particulièrement démonstrative.
Les cacatoès nasiques et les cacatoès rosalbins grugent tout ce qu'ils peuvent, à commencer par les cultures humaines. Certains agriculteurs s'en trouvent contraints à passer leurs journées à la poursuite des nuées d'oiseaux qui ravagent leurs champs de maïs, fusil à la main. Dans les zones les plus au sud, où l'on cultive l'avoine, ce sont les cacatoès Corellas qui sévissent. Dans les champs de litchis, les loriquets s'en donnent à cœur joie également.
Toutefois, dans un élevage de bétail du Queensland, la perruche à ailes d'or (Psephotus chrysopterygius) a trouvé un refuge inespéré. Au siècle dernier, l'espèce avait quasiment disparu. Outre des exigences particulières pour se reproduire, elle avait subi le pillage de ses nids par les ornithologues. Une éleveuse nommée Sue Sheppard veille désormais sur ces perroquets. Sur les terres de son élevage, elle s'assure de leur survie, en pratiquant à la saison sèche un brûlis volontaire, ce qui a pour effet de relancer la reproduction de cet oiseau qui trouve alors à foison de quoi se nourrir.
Dans la péninsule du Cap d'York, on trouve le cacatoès noir (Probosciger aterrimus). Cet oiseau a longtemps intrigué les scientifiques. il est l'ancêtre des perroquets vivant en Australie, ayant fait son apparition il y a quelques dizaines de millions d'années. Pour parader, son registre de cris est très vaste. Il vit en couple et reste fidèle. La femelle tient compte de plusieurs paramètres pour choisir un mâle : la taille et la force de son bec, le nombre de nids qu'il possède, et leur perfection. Le bec particulièrement puissant de cet oiseau lui donne accès à des graines qui échappent à d'autres.
Il semble que les aptitudes particulières des perroquets à se servir de leur bec et de leurs pattes aient largement contribué à faire de l'Australie un territoire privilégié pour eux.
Source : angelk, d'après le reportage intitulé "Perroquets d'Australie", diffusé sur France 5 en janvier 2011
Remerciements : Merci à Belette06 de nous avoir communiqué l'existence de ce documentire passionnant
En Australie, la brousse offre le milieu de vie le plus hostile qui soit à la vie animale. Pourtant, des cacatoès y vivent sans aucune difficulté, quelles que soient les conditions climatiques des différentes zones géographiques du continent. Avant que les déserts ne se forment, la forêt tropicale recouvrait ces terres, mais il n'en reste aujourd'hui que quelques îlots, où nombre de perroquets profitent de la mousson pour trouver eau et nourriture.
Le perroquet figuier (Psittaculirostris salvadorii) présente de vives couleurs, ainsi que la perruche royale australienne, et le perroquet de Geoffroy. La perruche "nymphique", plus connue sous le nom de calopsitte, la perruche de Barnard et la perruche ondulée y vivent aussi.
Le grand Eclectus, chez qui le mâle est vert et la femelle rouge vif, se distingue de l'évolution de ses congénères. D'une part, c'est la femelle qui possède les couleurs les plus vives. Cela lui permet d'être vue par les mâles et de signifier à ses consœurs que le nid est occupé.
Elle garde son nid tout au long de la période de la reproduction, qui dure 9 mois, reposant alors entièrement sur le mâle pour la nourrir. Mais une observation a permis de déterminer qu'elle se faisait parfois alimenter par sept mâles, avec une nette prédominance de paternité pour l'un d'entre eux. Les mâles recherchent de la nourriture sur près de 100 m2, nourrissant aussi d'autres femelles. Le plumage vert de ces derniers leur permet de se camoufler dans les arbres.
Lorsque les forêts australiennes ont partiellement disparu, il y a des millions d'années, les oiseaux se sont adaptés. Les cacatoès rosalbins, se nourrissant de tout ce qu'ils trouvent, se sont répandus sur tout le territoire. Le cacatoès de Leadbeater a aussi découvert les concombres groseilles. Ces perroquets ont tôt fait de comprendre que l'homme cultivait des terres, sources de nourriture.
Pendant les périodes de sècheresse, la saison de la reproduction s'interrompt.
Les perruches ondulées se déplacent en colonies de plusieurs centaines d'individus dans la brousse, peut-être guidées par les ondes de basse fréquence émises par les orages. Leur perception oculaire leur permet de distinguer, outre le rouge, le vert et le bleu, les ultra-violets. Les femelles peuvent ainsi choisir le mâle dont les couleurs sont les plus vives. Certaines zones de leur plumage, comme le cou et la tête, ont également des teintes fluorescentes. Leurs prédateurs les plus voraces sont les varans Perenti (Varanus giganteus) et les rapaces. Néanmoins les perruches ondulées n'ont aucun mal à se reproduire, devenant par moments l'espèce la plus répandue sur le continent.
Dans les terres enneigées, les perruches à ventre jaune survivent en se nourrissant de baies alpines. En bordure de mer, la perruche des rochers parvient à s'alimenter malgré les embruns.
Un peu plus loin de la côte, vit le cacatoès à tête rouge. Il se nourrit uniquement de la patte gauche, tout comme le cacatoès funèbre.
Les plantes dont ces oiseaux se nourrissent sont régénérées lors des incendies. Les fruits et graines sont alors libérés, ce qui procure un repas substantiel aux psittacidés. Les perruches de Pennant (Platycercus elegans) viennent s'y régaler de graines d'eucalyptus grillées.
La nature reprend alors vite ses droits. C'est le moment que choisissent les psittaciformes pour reprendre le cours de leurs parades amoureuses. Celle du loriquet à tête bleue, ou loriquet arc-en-ciel est particulièrement démonstrative.
Les cacatoès nasiques et les cacatoès rosalbins grugent tout ce qu'ils peuvent, à commencer par les cultures humaines. Certains agriculteurs s'en trouvent contraints à passer leurs journées à la poursuite des nuées d'oiseaux qui ravagent leurs champs de maïs, fusil à la main. Dans les zones les plus au sud, où l'on cultive l'avoine, ce sont les cacatoès Corellas qui sévissent. Dans les champs de litchis, les loriquets s'en donnent à cœur joie également.
Toutefois, dans un élevage de bétail du Queensland, la perruche à ailes d'or (Psephotus chrysopterygius) a trouvé un refuge inespéré. Au siècle dernier, l'espèce avait quasiment disparu. Outre des exigences particulières pour se reproduire, elle avait subi le pillage de ses nids par les ornithologues. Une éleveuse nommée Sue Sheppard veille désormais sur ces perroquets. Sur les terres de son élevage, elle s'assure de leur survie, en pratiquant à la saison sèche un brûlis volontaire, ce qui a pour effet de relancer la reproduction de cet oiseau qui trouve alors à foison de quoi se nourrir.
Dans la péninsule du Cap d'York, on trouve le cacatoès noir (Probosciger aterrimus). Cet oiseau a longtemps intrigué les scientifiques. il est l'ancêtre des perroquets vivant en Australie, ayant fait son apparition il y a quelques dizaines de millions d'années. Pour parader, son registre de cris est très vaste. Il vit en couple et reste fidèle. La femelle tient compte de plusieurs paramètres pour choisir un mâle : la taille et la force de son bec, le nombre de nids qu'il possède, et leur perfection. Le bec particulièrement puissant de cet oiseau lui donne accès à des graines qui échappent à d'autres.
Il semble que les aptitudes particulières des perroquets à se servir de leur bec et de leurs pattes aient largement contribué à faire de l'Australie un territoire privilégié pour eux.
Source : angelk, d'après le reportage intitulé "Perroquets d'Australie", diffusé sur France 5 en janvier 2011
Remerciements : Merci à Belette06 de nous avoir communiqué l'existence de ce documentire passionnant
