Le mode d'élevage des perroquets joue-t-il un rôle dans leurs problèmes comportementaux ?
A l'heure actuelle, plusieurs modes d'élevage sont pratiqués par les éleveurs de perroquets. Certains laissent les parents élever les petits eux-mêmes, c'est ce que l'on appelle l'EPP. Les oeufs sont alors pondus et couvés par le couple puis, après l'éclosion, les jeunes sont élevés de même jusqu'au moment du sevrage. D'autres choisissent d'intervenir dans ce processus. C'est ce que l'on nomme l'élevage à la main, ou EAM.
Cela commence souvent par le retrait des oeufs aux parents. Cette première étape, ne nous le cachons pas, offre sans aucun doute un certain intérêt commercial, puisque privée de sa ponte, la femelle va automatiquement en produire une nouvelle pour la remplacer, l'instinct de perpétuation de l'espèce jouant son rôle.
Dès la couveuse, les oisillons ne connaissent alors que la main de l'homme, qui les nourrit en se substituant à leurs géniteurs, ce qui facilite l'imprégnation. Comme tous les immatures, ils vont alors être dépendants de la main nourricière, donc "soumis", même si le terme ne me convient qu'à moitié. Cela permet indéniablement aux éleveurs de vendre plus vite et en plus grande quantité que la normale des oiseaux faciles à manipuler pour les clients.
A la maturité sexuelle, les psittacidés vont de ce fait reporter tout naturellement leur imprégnation sur la personne qui prend soin d'eux. Cet humain de référence va ainsi devenir non seulement un congénère et un parent, mais aussi un partenaire sexuel potentiel, ne lui en déplaise. C'est alors que surviennent certains problèmes comportementaux comme la jalousie, les agressions ou les cris. Les trois sont souvent liés d'ailleurs, nous l'avons expliqué dans notre sujet relatif à l'hyper attachement. Le picage peut également en découler.
L'élevage à la main, produit-il en réalité des oiseaux en sursis, des inadaptés de la vie chroniques ? Ce qui est certain, à en croire l'étude de Schmid, c'est que leur degré de handicap à ce niveau est équivalent à la privation parentale dont ils ont fait l'objet. En effet, les gris du Gabon laissés avec leurs parents au minimum jusqu'à l'âge de deux mois et uniquement manipulés au nid dans le délai développent moins de troubles du comportement que ceux retirés à leur parents dès la naissance.
Vous apprécierez également notre sujet consacré à l'étude menée sur la différence entre EAM et EPP et celui concernant le rôle de l'imprégnation chez les perroquets juvéniles.
Source : http://reptile-parrots.com/