Le mimétisme des mouvements chez les perroquets, un mode d'apprentissage hors normes
Les perroquets vivant en captivité établissent un lien étroit avec les humains, ce qui fait leur succès. Cela passe par le contact physique, bien souvent, mais aussi et surtout par le mimétisme dont ils font preuve pour se rapprocher de leur référent et s'intégrer à la vie du groupe familial qui les accueille.
Leurs facultés d'imitation vocale sont avérées depuis longtemps déjà. Toutefois, une nouvelle aptitude a été identifiée. Tout comme certains autres mammifères, il semble que nos amis psittacidés soient dotés de la capacité de reproduire spontannément les mouvements. Il s'agit de l'une des formes les plus étonnantes et complexes d'apprentissage jamais identifiées.
En effet, un gris du Gabon utilise son torse, ses pattes, ses ailes, sa tête, son bec et sa langue pour exécuter les mouvements de son humain. Cela signifie qu'il fait intervenir son squelette dans ce processus.
Il apprend en suivant une évolution particulière :
1- apprentissage du chant et de l'appel
2- immitation vocale
3- mimétisme non-vocal
4- reproduction des mouvements
Les liens établis et la façon dont ils sont tissés, les différences possibles en ce qui concerne le temps d'incubation et son rôle, suggèrent que l'imitation des mouvements chez ces oiseaux n'a rien de commun avec celle observée chez d'autres mammifères. Jusqu'alors, en dehors de l'espèce humaine, cela n'avait été observé chez aucune autre.
C'est donc une opportunité incroyable d'étudier et comprendre l'évolution de l'apprentissage. L'imitation des mouvements est souvent interprétée comme la copie d'un acte nouveau ou involontaire, pour lequel il n'y a aucune tendance instinctive.
Source : "Avian Movement imitation and a new form of mimicry : tracing the evolution of a complex form of learning" (Bruce R. Moore), 1992