L'existence d'émotions chez les perruches à collier (Psittacula krameri) dévoilée en Inde
Le monde scientifique considère majoritairement le langage comme une aptitude unique, génétiquement dédiée à l'Homme. Ce dernier est supposé être le seul a avoir pu développer cette adaptation.
Cependant, d'autres espèces disposent de facultés particulières. Les perroquets sont à ce titre les rois de l'imitation des sons, qu'ils parviennent à reproduire jusqu'à former des mots semblables aux nôtres. Oiseaux chanteurs, colibris et psittacidés se rapprochent plus que les autres des humains par leurs qualités vocales et leur plus haut niveau d'intelligence. Chez les animaux, l'intelligence se mesure à la complexité des signaux de communication utilisés. Mais d'autres critères, comme les facultés cognitives, les émotions, la conceptualisation d'idées, l'habileté, l'impact sur les rapports sociaux, etc. sont rarement étudiés.
En Inde, des chercheurs se sont penchés sur ces vecteurs inexplorés. Sudhi Shrivastava et Shubha Srivastava ont ainsi mené des travaux basés sur l'observation de perruches à collier (Psittacula krameri). Ils ont ainsi pu établir que le don de reproduire la parole humaine n'est pas le seul point commun que comptent les perroquets avec les humains. Ils sont parvenus à la conclusion que les perruches à collier partagent avec nous d'autres aptitudes uniques, telles que le fait de ressentir des émotions. Au cours de leur travaux, les deux scientifiques ont démontré non seulement que ces oiseaux pouvaient apprendre des choses tout au long de leur vie, mais aussi qu'ils pouvaient tisser des liens affectifs avec leur maître, basés sur de véritables émotions. Ces émotions sont présentes à différents niveaux, qu'ils aiment partager avec leur détenteur. Il peut s'agir de jalousie, de peur, d'amour, de sentiment de solitude, de bouderie, de colère aussi parfois, et de bien d'autres choses encore.
Les scientifiques ont ainsi pu observer la quasi-totalité de la palette des émotions humaines chez les perruches à collier. Ils ont noté qu'elles étaient capables ressentir, utiliser, transmettre, identifier et mémoriser ces même émotions. Les travaux sont toujours en cours, mais pourraient révéler des faits aussi inattendus qu'intéressants sur nos amis les perroquets.
Source :
angelk
"Journal of Experimental Zoology", 2012, (Sudhi Shrivastava et Shubha Srivastava)