Les origines de la rencontre de l'homme et du chat

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Les origines de la rencontre de l'homme et du chat

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Le chat est avant tout un prédateur efficace pour la chasse, comme les grands fauves. Il peut détecter des ultra sons que même les chiens ne perçoivent pas. Sa nature sauvage et sa robustesse en ont fait un allié pour l'homme relativement tôt dans l'histoire.

Il était embarqué par les missionnaires et les marchands dans le nouveau monde. C'est l'un des rares animaux domestiques à pouvoir retourner à l'état sauvage et se débrouiller seul, sans aide extérieure. Dans la nature, les mâles peuvent parcourir de grandes distances pour féconder les femelles, qui sont plus sédentaires.
Leslie A. Lyons, chercheuse à l'école vétérinaire de l'Université de Davis, en Californie, a voulu savoir où les chats s'étaient rapprochés de l'homme pour la première fois. Elle a pour cela étudié ceux qui se reproduisent à l'état sauvage, plus représentatifs de la diversité génétique qui caractérisait les premiers félins apprivoisés. Pour cela, elle a recueilli et analysé des échantillons prélevés sur des félins du monde entier. Les premiers résultats ont indiqué que ceux vivant sur les continents européens les plus récemment colonisés abritaient les sujets les plus éloignés génétiquement de leurs ancêtres sauvages.

Les scientifiques savaient déjà que le berceau de la domestication des félins ne se trouvait ni en Australie, ni aux Etats-unis. La raison est que les chats qui ont colonisé ces terres venaient d'Europe.
Au Moyen Âge, les Européens les trouvaient sournois et ne les appréciaient pas. Ils les considéraient souvent comme les suppôts des sorcières. Or, un désastre sanitaire, la peste bubonique, fit rage en Europe. Les chats y étaient résistants, mais leur élimination par l'homme les empêchait de tuer les rats, ce qui a provoqué la pandémie que l'on connait.

La diversité génétique du chat européen est trop restreinte pour qu'il soit le descendant direct du premier chat domestique. C'est aussi le cas de ceux d'Asie du sud-est et d'Afrique subsaharienne, dont la diversité génétique est trop limitée.

L'étude du Croissant fertile, qui s'étend du sud-est de la Turquie actuelle jusqu'à l'Egypte, en passant par par l'Iran, l'Irak, la Jordanie et Israël, a révélé les codes génétiques les plus variés étudiés jusque là. Sur l'île de Chypre, en 2002, les ossements d'un chat ont été découverts près d'un corps humain. ils étaient alors et demeurent encore de nos jours la preuve la plus ancienne de la cohabitation avec l'homme. Il s'agissait sans doute d'un sacrifice, car les chats étaient importés sur l'île à l'époque pour qu'il y en ait . Ces pionniers du néolithique et leurs animaux venaient sans doute de Syrie et du Liban. L'analyse du squelette a démontré qu'il s'agissait sans doute d'un félin sauvage.

Restait le cas de l'Egypte, souvent considérée comme la patrie du chat domestique, au point de leur faire accompagner les défunts humains pour préserver leur âme. Le cou brisé, ils étaient aussi utilisés comme offrandes. Cependant, aucune preuve scientifique n'attestait que l'origine du lien domestique soit dans ce pays.
La tombe de la Nourrice du roi touthankamon, Maya, avait été transformée plusieurs siècles après sa mort en cimetière de félins momifiés, offerts en sacrifice à la déesse Bastet. Or la plupart des chats trouvés dans cette sépulture étaient dorés ou roux, comme ceux que l'on peignait au Caire. Les félins de couleur vive survivant rarement dans la nature, on peut en déduire qu'il ne s'agissait déjà plus de sujets sauvages. Sous la protection de l'homme en revanche, une couleur vive a plus de chances de se transmettre aux générations suivantes. C'est pourquoi les chats d'aujourd'hui ont des pelages si colorés et variés. L'existence de chats roux à l'époque indiquait donc très certainement qu'il s'agissait d'animaux domestiques.

Les chats sont partout dans les rues du Caire, ils constituent presque une nuisance de nos jours en Égypte. 28 échantillons d'ADN y ont sans trop de peine été prélevés pour être comparés à ceux des félins turcs.
Maise Caire étant une ville cosmopolite, cela indiquait aussi que les résultats risquaient d'être faussés et que les chats pouvaient venir d'ailleurs.
La mâchoire des félins trouvés dans la tombe de Maya ne présentant aucune trace d'ADN, de nouveaux prélèvements ont dû être effectués plus loin des villes, à Abou Simbel.
Mais les chats vivant là-bas se caractérisaient par leur taille beaucoup plus grande que celle des sujets domestiques européens. Or, les scientifiques savaient que la domestication d'une espèce sauvage génèrait généralement des animaux plus petits que ceux d'origine, ce qui laissait penser que ceux d'Abou Simbel n'étaient peut-être pas si éloignés de ceux de l'Ancienne Egypte. Après avoir récolté 14 échantillons, le travail d'analyse pouvait enfin se poursuivre.

En tout, 2 000 chats de 33 pays différents avaient été étudiés. Grâce à leur salive, l'équipe de chercheurs découvraient alors que les caractères génétiques des chats égyptiens se retrouvaient chez tous les matous domestiques dans le monde, sans exception. Cela démontrait sans équivoque qu'il s'agissait de l'un des pays où le chat avait approché l'homme pour la première fois. Les premiers cultivateurs les avaient accueillis pour défendre et protéger leurs cultures et en échange, les chats avaient reçu nourriture et protection, sans pour autant que leur soit ôtée la liberté. Ces mêmes chats se sont ensuite répandus dans le monde.

De nos jours, l'avenir de leur espèce ne dépend plus de la sélection naturelle, mais de l'imagination de ceux qui cherchent à s'y substituer.

Source : "Chacun son chat"