Pourquoi les Japonais préfèrent-ils les animaux aux enfants ?
Au Japon, la natalité chute chaque année davantage. Mais étonnamment, le commerce lié aux animaux de compagnie, plus particulièrement en ce qui concerne les chiens, a augmenté pour atteindre les dix milliards de dollars.
A l'heure actuelle, ce sont 22 millions d'entre eux qui sont les compagnons des Japonais. Parallèlement, il n'y a que 16,6 millions d'enfants âgés de moins de quinze ans. A l'image de ces derniers, les animaux disposent pour la plupart d'une véritable garde-robe, avec manteaux, robes et déguisements. Certains ont même des chapeaux ou des lunettes de soleil.
Les marques de haute couture telles que Chanel, Dior ou Hermès, l'ont compris depuis longtemps. Elle proposent des pulls pour caniche à 230 euros. Avec toute une gamme d'accessoires achetés à prix d'or, ces chiens sont choyés à l'égal de véritables enfants, disposant parfois d'un landau pour leurs déplacements. Les races privilégiées sont les plus petites, comme les chihuahuas ou les caniches. Cela s'explique en partie par la taille minuscule des logements au Japon, qui rend impossible l'accueil de plus grands sujets.
Mais en parallèle, se sont développés des commerces visant le bien-être de l'animal, comme des cours de yoga ou des massages. Des temples bouddhistes leur sont également dédiés pour être enterrés, pour les propriétaires prêts à débourser 8000 euros. Il semble que le report des soins et de l'affection des Japonais sur les animaux soit l'une des conséquences de la politique de l'enfant unique longtemps menée par l'état. De plus, il faut être marié pour avoir le droit d'avoir des enfants dans ce pays.
Les mesures d'encouragement mises en place par le gouvernement ne sont pas parvenues à enrayer ce phénomène. La création d'allocations familiales, de congés maternité et de places en garderie n'ont eu aucun aucun effet, car la politique revire souvent de bord et la population se méfie. Cependant, les Japonais ayant la plus grande espérance de vie au monde, si la croissance de la population canine continue de prendre le pas sur celle de la natalité, le pays risque de vivre des heures sombres. Le meilleur ami de l'homme n'assurera pas son avenir.
Source : http://www.guardian.co.uk/