J'ai eu envie de partager mon expérience de l'apprentissage de Ouarka, le plus jeune de nos 3 sloughis ,( que mon mari a eu la bonne idée de photographier au fil des jours ) et qui pourrait donner quelques pistes à ceux qui adoptent un lévrier ado ou adulte peu ou pas socialisé, au caractère indépendant et méfiant.
Ouarka est arrivé chez nous début juillet 2010 à 9 mois et demi,il n'était pas socialisé, il n'avait jamais quitté son éleveuse et lui était très attaché.
Il a présenté des signes de grand stress devant ce changement, n'arrivant pas à se poser et maigrissant tout en continuant à manger.
C'était un jeune sloughi très gentil, fuyant les humains sans jamais montrer de signe d'agressivité.
Très futé il arrivait à se glisser hors du harnais, que j'ai, pour éviter ça, mis à l'envers, réglant ainsi les problèmes de fuite, ce qui a autorisé les sorties hors d'un terrain clos.
J'ai utilisé une longe de 10 mètres, solide, attachée à ma ceinture élastique de canicross pour ne pas risquer de la lâcher, et amortir les à-coup lors des démarrages intempestifs, ce qui n'a pas empêché quelques chutes !!
Pour lui permettre de se poser et de dormir la nuit il a partagé notre lit pendant 2 mois, depuis il dort avec les autres sloughis, changement qui s'est fait naturellement, Ouarka, au fil des semaines quittant de plus en plus souvent le lit dans la nuit pour aller dormir seul.
Pendant un mois et demi il a eu en permanence une petite longe attachée à son collier, ce qui permettait de l'attraper sans le toucher directement car il n'acceptait d'être touché que par moi.
Début Aoùt nous sommes partis en vacances dans les Pyrénées et sachant que les nouveautés rencontrées pouvaient être source de panique j'ai couplé le collier de Ouarka à un harnais de marche qui a pour fonction de freiner le chien en douceur dans ses élans, le lien était fait entre nous deux et donc le risque de fuite un peu moindre, ce qui ne l'a pas empèché sur un coup de panique de sortir en se blessant de tout le système ... c'est notre lien immatériel qui l'a fait me rejoindre à travers les buissons et éboulis.
Après huit jours de marche à mes côtés, Ouarka ne présentant plus de signes d'inquiétude dans cette activité, j'ai démarré le travail du rappel.
Après une marche d'approche d'une heure, en montée, bien fatigante pendant laquelle Ouarka avait pu dépenser son énergie, j'ai choisi une estive tranquille et attaché une drisse de 15 mètres au système habituel, en ajoutant un collier étrangleur comme dernier recours contre une évasion possible (le collier ne rentrant en action que si Ouarka enlevait les deux autres systèmes). Il a vite compris le but du jeu, aidé sans doute par les "grands frères" qui revenaient eux aussi au rappel.
Il a pu découvrir le terrain par lui même,
tout en apprenant à revenir à la demande.
Pour finir par me suivre sans être attaché à moi, mais en conservant la drisse attachée au système, trainant derrière lui, nous permettant de le stopper si besoin ... grand moment d'émotion pour moi !!
Pendant plusieurs jours il a expérimenté la liberté surveillée, y prenant un grand plaisir !!
Aprés quelques jours, l'expérience du "sans drisse" est tentée sur le cynodrome de Luchon, bien clos !!
Dared, pas fou, profite lui aussi de l'expérience ... pour avoir des croquettes pour chats que je donne en récompense !!
L'expérience étant concluante deux jours de suite, nous la tentons en montagne, dans un chemin bien délimité .
CA MARCHE !!!
A partir de là, Ouarka ne retrouve la laisse que pour faire des expériences qui pourraient être dangereuses du fait de son manque de maturité:
Allez, on y va !!
Au retour c'est déjà mieux !!
Pas question de franchir ce type d'ébouli sans apprentissage, il y a un vrai risque de fracture d'une patte.
Les nevés aussi demandent de la prudence pour ne pas glisser jusqu'aux rochers du bas.
De même que les désescalades car les chiens n'ont pas naturellement la gestion du vide.
Mais il retrouve la liberté en terrain facile
Pour la perdre à nouveau s'il fait l'andouille ( là, je suis fachée !!)
Heureusement le plus souvent, tout va bien !!
J'espère que ce partage d'expérience pourra être utile et éviter des accidents, ce n'est bien sur pas une "méthode", il faut évidemment faire en fonction du caractère de son lévrier et de sa vitesse d'apprentissage, Ouarka a été rapide pour intégrer les nouvelles expériences et bien disposé pour les tenter , le plus important est d'être à l'écoute de son compagnon canin pour savoir s'il est judicieux de progresser ou non et être très,très prudent.
Cette expérience dâte de presque 4 ans, Ouarka a toujours un très bon rappel, meilleur que celui de Serh'an et Dared qui ont pourtant été moins difficiles lors de l'apprentissage.
Ce qu'il faut ajouter, à mon avis, c'est que le rappel peut être excellant, ça n'en demande pas moins une extrême vigilence, car si un lévrier démarre derrière une proie, il devient sourd et très difficile à arrêter; l'ordre doit être donné dès que l'on voit qu'il va démarrer.
Voilà ce qu'à donné un moment d'inattention cet été ... heureusement Serh'an avait sa muselière de course !
Quand ça arrive ( heureusement moins d'une fois par an) il n'y aplus qu'à attendre qu'il revienne ...
Il fallait y penser tout de même. L'approche globale que tu as eue me plaît beaucoup également, puisque tu as fait montre d'une grande psychologie pour gérer les peurs de ton chien à son arrivée, notamment avec la longe laissée la nuit. Beau travail isalid, merci pour le partage. 
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