Les masques d'Halloween effraient-ils davantage les animaux que les humains ?
La fête d'Halloween est célébrée chaque année le 31 octobre. A cette occasion, nous aimons à nous grimer, nous travestir ou nous masquer pour prendre l'apparence de créatures plus affreuses et effrayantes les unes que les autres, le but étant, si possible, d'impressionner nos semblables. Or, les scientifiques se sont penchés sur la perception de cette image par nos animaux. Dans le " Journal of Comparative Psychology, Joan M. Sinnott, H. Anton Speaker, Laura Powell et Kelly Mosteller ont exposé le fruit de leurs recherches, réalisées auprès des animaux vivant dans les zoos. Leur propos était de démontrer que ces derniers étaient capables de percevoir la nature menaçante des masques d'Halloween.
Leurs travaux ont intégré plusieurs paramètres, comme le temps d'hésitation avant d'accepter de prendre un aliment de la main d'une personne masquée, en comparaison avec la perception de ce même masque par un groupe d'humains. Les résultats ont indiqué que cette vision avait changé pour l'homme, qui après avoir été une proie durant une grande partie de son évolution, était devenu le prédateur suprême du monde animal. De ce fait, l'inconscient humain a sensiblement intégré ce facteur, y compris en présence de représentations hideuses, telles que vampires, loup-garous ou sorcières.
Cela représente surtout pour nous une image globale de tous les autres prédateurs qui existent au-dessous de nous. Les codes de la peur sont clairs pour notre espèce cependant, comme en témoignent ceux utilisés dans les films d'horreur, avec de longues dents pointues, des créatures géantes ou furtives avides de sang. Mais ce qui chez nous ne cause qu'une frayeur passagère, trouve aussi des accents de vérité chez les animaux qui nous entourent. C'est le cas des poules, colombes, étourneaux, souris et lémuriens par exemple. Étonnamment, les serpents eux-mêmes sont convaincus d'être menacés lorsqu'ils perçoivent ces images.
Les primates ont quant à eux des muscles faciaux très proches des nôtres, et l'observation de leurs réactions a permis de mettre en lumière un fait étonnant. En effet, il apparaît que les masques d'Halloween effraient humains et animaux, non pas en raison de croyances en des fantômes ou autres êtres fantastiques (même si cela est sans doute un renforçateur concernant les premiers), mais à cause de la peur ancestrale du prédateur à laquelle cela les renvoie. Les animaux la partageant à un niveau plus élevé, étant donné leur place dans la chaîne alimentaire, leurs réactions sont plus vives, imprévisibles et incontrôlables.
Par conséquent, si vous désirez passer un bon Halloween, évitez d'imposer à vos compagnons les faciès horribles se rattachant à cette fête. D'une part, vous leur épargnerez un stress inutile qui peut avoir des conséquences graves, notamment chez les reptiles ou les perroquets, d'autre part, vous éviterez sans doute une visite impromptue aux urgences à cause d'une morsure ou d'une griffure défensive. Ce qui est un jeu pour nous, ne l'est pas pour eux.
Source : http://www.comparativepsychology.org/