La période du sevrage alimentaire chez les perroquets, déroulement et conséquences sevrage-élevage-main-parents-déroulement-conséquences-impact-comportements-psychologie-perroquets-oiseaux-psittacidés-animal-animaux-compagnie-animogen-1.jpg
Chez les perroquets, il existe différentes tranches d'âge préconisées suivant l'espèce en ce qui concerne le sevrage. Les gris du Gabon quittent le nid autour de dix ou onze semaines mais sont encore dépendants de leurs parents à cet âge par exemple.
Mais là où le bat blesse, c'est que l'âge du sevrage définitif est controversé. En 1991, De Graal parlait de quatre mois, tandis que certains éleveurs évoquent jusqu'à six mois. L'explication à ces contradictions apparentes est en réalité fort simple. Comme nous le savons, les perroquets si'nscrivent tous dans certaines généralités suivant l'espèce à laquelle ils appartiennent, mais chacun est malgré tout différent. C'est le cas également en matière de sevrage. En dépit de la base sur laquelle il est possible de trouver un repère, chacun apprend à manger et se débrouiller seul et de façon complètement autonome à un âge distinct, un peu comme c'est le cas chez nos enfants humains. De ce fait, le sevrage doit s'accompagner d'une vérification régulière de la prise de poids, surtout s'agissant d'EAM (élevage à la main). Le sevrage forcé est donc complètement contre-indiqué, même si certains éleveurs peu scrupuleux le pratiquent parfois, en vue de vendre plus rapidement leurs petits.
Cela ne fait que les rendre plus insécures et augmenter leur capacité à ressentir le stress, une première expérience dont ils risquent de se souvenir longtemps. Certains prétendent même que l'oiseau qui a faim mangera plus facilement tout seul, ce qui revient à dire que priver un oisillon de nourriture facilite le sevrage. Vous l'aurez compris, il s'agit là encore d'une contre-vérité. L'idéal pour que le sevrage soit correctement réalisé, sans effet négatif sur le psychisme du psittacidé, est de continuer à proposer le nourrissage à la main jusqu'à ce que l'animal le refuse, ce qui se manifeste progressivement. Dès l'âge de sept semaines, il est possible de proposer des branches de millet, des légumes frais et du maïs doux. A cet âge, la curiosité alimentaire est à son comble, ce qui se révèle l'occasion idéale pour faire découvrir de nouvelles saveurs par le biais de repas composés notamment de fruits et légumes variés.
Hélas, nombre de perroquets sont proposés à la vente avant d'être totalement sevrés. Pour forcer la main des adoptants, certains éleveurs prétendent que cela renforce les liens avec leur humain. Depuis 1987, nous savons que cette affirmation est complètement infondée. Low l'a alors démontré. Cet usage ne vise qu'à réduire la quantité de travail à fournir par l'éleveur et lui éviter d'avoir à gérer la transition entre le nourrissage à la main et le sevrage définitif. D'ailleurs, les acquéreurs ne se font généralement pas prier pour rapporter chez eux leur bébé oiseau et s'en occuper. Les éleveurs le savent. Comment ne pas craquer devant cette petite boule de plumes ?
Or, ce qui reste tu dans l'histoire, ce sont les risques encourus par l'animal. Un oiseau non sevré est beaucoup plus fragile pour faire face aux changements survenant dans son environnement. De plus, le nourrissage à la main requiert une certaine dextérité et une expérience qui n'apparaissent pas par magie. Par manque de connaissance ou par maladresse, le nouveau propriétaire peut commettre des erreurs fatales, comme sous-alimenter le petit ou causer une fausse-route. C'est pourquoi mieux vaut se décharger de cette responsabilité sur un professionnel, accoutumé à ces pratiques.
D'ailleurs, idéalement, un jeune perroquet élevé à la main devrait pouvoir vivre quelques semaines auprès d'autres oiseaux de différents âges, le temps pour lui d'apprendre à reconnaître les codes sociaux propres à son espèce en observant ses congénères. C'est hélas très rarement le cas.
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Source :
LOW R., (1987) Hand-rearing parrots and other birds, Blandford press Link House, Poole
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