La réinsertion des chats prisonniers du Centre Correctionnel de Larch
Le Centre Correctionnel Larch est au coeur d'un nouveau phénomène qui touche les Etats-Unis. En effet, des chats ont récemment été admis en prison auprès des détenus. Le programme "Cuddly Catz", n'est en place que depuis deux semaines, mais ses bienfaits sont déjà visibles. D'une part, cela permet à des animaux provenant de refuges d'échapper à l'euthanasie, les centres d'accueil étant surchargés, d'autre part, ils apportent aux prisonniers une dose d'humanité et de tendresse qui fait défaut dans le milieu carcéral, les rapprochant de quelque chose de vrai, qui les conduit à s'impliquer émotionnellement.
Nathalie est une chatte noire à poils longs qui ne pouvait être adoptée, du fait de son mauvais caractère. Elle crachait, griffait et mordait, ce qui ne lui laissait pas beaucoup d'options sur le plan de la survie en fourrière. En rejoignant les détenus de Larch, ses troubles comportementaux ont disparu. Elle a appris à se calmer et ses mauvaises manies ont cessé en l'espace de deux semaines seulement. Joseph Walter, l'un des condamnés qui s'occupe d'elle, affirme que ce changement s'explique par l'attention qui lui est prodiguée, qui semble mieux correspondre à ses besoins. C'est une bien jolie revanche que de voir ces deux êtres en marge de la société réussir à se comprendre et parvenir à un tel résultat en si peu de temps. Clémentine est le second chat qui a eu la chance d'être placé dans ce centre pénitentiaire. Cette autre femelle y a acquis la socialisation, une notion qui lui était étrangère à son arrivée.
La prison de Larch est devenue en peu de peu temps un centre de réinsertion pour humains et pour chats. D'autres félins devraient participer à ce programme d'ici peu. Cette initiative est un cas unique aux Etats-Unis. Eleanor Vernell, Super intendant des lieux, en a eu l'idée à cause du chat de son fils qui avait réussi à lui faire aimer cette espèce dont il ne faisait pas grand cas jusque là. Ce jour là, il a pensé que s'il avait pu changer d'avis et l'apprécier, d'autres pouvaient aussi tirer un grand bénéfice de cette relation si particulière qui peut se nouer entre l'homme et l'animal. Il est alors entré en contact avec un refuge de Vancouver avec lequel le projet a été longuement mûri et mis au point.
Les seuls détenus autorisés à entrer en contact avec les animaux sont ceux ayant encore au moins un an d'attente avant leur libération, n'ayant commis aucun crime violent (y compris envers des animaux) et n'ayant fait l'objet d'aucune réprimande depuis six mois. L'Etat a dépensé 1000 euros pour construire un enclos extérieur où chats et prisonniers peuvent se détendre et prendre l'air. C'est la seule dépense occasionnée. Nourriture et accessoires nécessaires au bien-être des animaux sont fournis par des bienfaiteurs.
Les détenus profitent grâce à leur animal du privilège de ne partager leur cellule qu'avec un seul co-détenu. Ils doivent tenir un journal des progrès du félin qui leur est confié et sont décisionnaires quant au moment idéal pour son adoption. Il sont donc impliqués du début à la fin dans sa réinsertion. Au-delà du bénéfice immédiat tiré de cette confiance accordée aux personnes incarcérées, ces dernières semblent être apaisées. Les rapports avec le personnel pénitentiaire s'en trouvent facilités, le stress, les actes violents et la récidive plus rares. Cela semble profiter aux deux parties, ce qui laisse espérer un développement de ce genre d'initiative dans les années à venir.
Source : http://www.thenewstribune.com/